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La Casbah entre le dogmatisme des clercs et la pusillanimité des siens La chronique de Abdelhakim Meziani

11 juin 2011

Contributions

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Edition du Samedi 26 Février 2011

Culture

La Casbah entre le dogmatisme des clercs et la pusillanimité des siens

La chronique de Abdelhakim Meziani

Le fait de n’avoir pas pu assister au Forum que le quotidien El Moudjahid a dédié à La Casbah éternelle m’a beaucoup affecté. Surtout que j’avais tellement de choses à asséner. Je sais que cela n’aurait pas fait le bonheur de mon ami Belkacem Babaci qui se découvre, subrepticement, des prédispositions de diplomate pour mieux servir les structures d’une fondation quelque peu fragilisée par l’indifférence des commis de l’idéologie dominante. Mais je l’aurais à tout le moins complété, au moment où il mettait l’accent sur le combat titanesque à mener compte tenu de l’ampleur des dégâts occasionnés par les saccages perpétrés par la caste coloniale et les autres contre le bâti comme contre la mémoire collective. Je voulais tant être présent à cette manifestation pour développer un argumentaire en complète rupture avec les atermoiements et la pusillanimité d’un mouvement associatif qui, en faisant la part belle au bâti, ne fait que reproduire des revendications pour le moins absconses. Et pourtant, que d’efforts déployés par les enfants de La Casbah, et d’ailleurs, pour permettre à la vieille médina de renouer avec son lustre d’antan et de prendre une sacrée revanche sur ceux, s’il est permis de paraphraser Belkacem Babaci, dont la mission a consisté à faire perdre l’âme et le cœur de la ville d’Alger ! Sortis tout droit de la bouche du président de la Fondation Casbah, de tels propos ont de quoi surprendre, à plus forte raison lorsque le sempiternel rapport à la cité nous tenant à cœur procède d’une vision mécaniste et technicienne où le bâti occupe une place de choix. Une vision qui fait fi, on s’en doute, de la dimension humaine et civilisationnelle d’une médina que l’illustre Omar Racim n’avait pas hésité à comparer à Grenade l’Andalouse. Je suis de ceux qui pensent sincèrement que le bâti, largement ravagé par l’indifférence des clercs et la passivité de la majorité des enfants de La Casbah, n’a d’intérêt que s’il est merveilleusement porté par une identité citadine enfin libérée des schémas surannés, d’une conception dogmatique et sclérosée de la culture nationale. Une conception qui se traduit le plus souvent par un évanouissement de l’essence même de l’architecture traditionnelle sous le coup de l’abstraction chaotique de la vision architecturale dominante. Bien que, force est de le constater, plusieurs voix se soient élevées pour s’insurger contre une telle conception, exprimant par là leur indignation contre des initiatives qui ont tendance à ravaler le sauvetage de La Casbah à son plus bas niveau. Avec Mostefa Lacheraf, qu’il me soit permis de faire remarquer à certains profanes que cet emblématique espace est loin d’être comme un monde aboli, des fragments sauvés du naufrage, des débris fulgurants ayant survécu au passé d’une des plus belles villes de la Méditerranée des XVI/XVIIIe siècles. Pas plus qu’il ne conviendrait de revivre cette évocation, soulignait l’auteur d’Algérie, Nation et Société, avec les seuls yeux de la nostalgie ni de s’attarder davantage sur les aspects dégradés d’une ville dont le destin de ville combattante, de ville martyre, mérite, à plus d’un titre, admiration, respect et reconnaissance… Pour Mostefa Lacheraf, le mariage des colonnes torses, azulejos, marbre blanc, velours brodé d’or, dentelles, sans oublier le jasmin, la fleur d’oranger et les senteurs de coriandre et de basilic doit réinvestir les céans pour être célébré dans le haut lieu d’une magnificence restaurée demain par les siens, dans la fidélité à soi, à ces pierres jamais inertes ou froides d’Alger qui ont souffert en même temps que les hommes. C’est pourquoi, insistait-il, de futures restaurations ne devraient pas les convertir en un musée-témoin, séparé de la vie des hommes avec lesquels “ces pierres ont toujours fait corps et qui ne signifient rien en dehors d’une existence partagée, commune, mêlant les uns et les autres dans une finalité qui est la propre histoire de La Casbah”.

A. M.
mezianide@djaweb.dz

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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