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40.La voleuse La nouvelle de Adila Katia

11 juin 2011

1.Extraits

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Edition du Lundi 31 Janvier 2011
23502 dans 1.Extraits

Des gens et des faits

La voleuse

La nouvelle de Adila Katia

Résumé : Lorsque Sihem rejoint Djamel à Oran, il est si souffrant qu’il ne peut se lever pour lui ouvrir. Le médecin, appelé à son chevet, le fait pour lui et en profite pour conseiller à Sihem de ramener Djamel à l’hôpital d’Alger et auprès de sa famille. Mais elle n’est pas prête à le faire.

40eme partie

La médecine ne peut plus rien pour son jeune mari. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était calmer la douleur. La fin était inévitable et rien ne pourra l’en empêcher. Sihem était décidée à vivre les derniers moments de la vie de son mari, intensément et sans même sa famille. Elle ne les partagerait avec personne d’autre que leur bébé. Ce dernier n’en aurait aucun souvenir et c’était préférable. Djamel se levait rarement. Sa faiblesse le clouait au lit.
Sihem laissait leur fils Mourad près de lui. Celui-ci accaparait son attention à force de babillage et de tendre les bras vers lui.
Djamel lui demandait alors de le mettre dans le creux de son bras, regrettant de ne pas avoir la force de le faire lui-même. La nuit, il lui arrivait souvent de tousser et de cracher du sang. Sihem a deviné que Djamel n’en aurait plus pour longtemps.
Cela faisait presque deux mois qu’ils étaient à Oran. Sa belle-famille appelait chaque jour pour avoir des nouvelles.
Elle leur disait qu’il s’accrochait. Djamel refusait de parler à sa mère. Quand il le pouvait, il discutait un peu avec son père et ses sœurs. Ces derniers voulaient venir le voir, mais il refusait de les recevoir, ainsi il leur évitait bien des souffrances. Qu’auraient-ils pu faire ? Rien, les calmants ne peuvent plus le soulager. Sihem n’a plus le choix.
Elle le fait hospitaliser. Le soir-même, la mort vient mettre fin à ses souffrances, alors qu’elle s’était assoupie.
En revenant à elle, elle avait remarqué son visage détendu. Elle n’avait pas réalisé tout de suite. Ce fut un moment très dur que de constater qu’il avait rendu l’âme et que la mort avait pris l’habitude de lui enlever les êtres chers à son cœur.
Mais la douleur de Sihem n’est pas comparable à celle de sa famille. En plus de l’avoir perdu, la veillée funèbre ne se fera pas chez eux. Sihem tenait à ce que tout se passe chez elle.
Si ce n’était le besoin de le revoir une dernière fois, avant qu’il ne soit enterré, ils ne se seraient pas rendus chez elle.
- Tu as eu le dernier mot, dit Chafika à sa belle-fille. Tu m’as volé mon fils et la mort te l’a pris. Tu es mère, je ne me querellerai pas avec toi. Je laisse Dieu te punir de ton égoïsme. Tu nous a privés de ce qu’on avait de plus cher. Je prierai chaque jour pour que cela t’arrive aussi.
- C’est Djamel qui tenait à rester seul.
- Tu n’as rien fait pour le ramener à la raison, lui reproche Chafika. Les choses auraient pu être différentes.
- Tu ne m’a jamais voulu pour belle-fille ! Lui rappelle Sihem. Tu as toujours été dure avec vos proches. Surtout avec Djamel. Quand vous m’accusez de l’avoir volé, je ne peux m’empêcher de le reconnaître au fond de moi. Voleuse, sorcière, peu importe, on a tout partagé, jusqu’au dernier moment. J’ai pris tout son amour. Il était comblé. Il n’avait besoin de personne, à part moi, pas même vous, sa mère !
Oui, je suis une voleuse et je ne le regrette pas. Comme toujours, c’est uniquement Chafika qui ne cache pas ses sentiments. Le reste de la famille se garde de lui faire un seul reproche. Ils tenaient à rester en bons termes, pour ne pas être exclus de la vie du petit Mourad qui ressemblait tant à son défunt père. La mort le leur avait pris. Ils ne laisseraient pas les problèmes les séparer. Ils refusaient que l’enfant grandisse sans eux.
C’est tout ce que Djamel leur avait laissé. Il y aurait certainement eu des problèmes, Chafika ayant toujours eu une opinion différente de la leur, et cette haine pour sa belle-fille, si elle n’avait pas décédé quelques jours après la mort de son fils.
- Elle regrettait, dit el hadj Toufik qui l’avait toujours mieux compris que quiconque. Elle adorait Djamel. Elle ne supportait pas d’être séparée de lui. Inutile de l’interpréter autrement.
(Fin)
A. K.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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