27.“Mauvais rêve…” La nouvelle de Adila Katia

Edition du Mercredi 09 Mars 2011

Des gens et des faits

“Mauvais rêve…”

La nouvelle de Adila Katia

RÉSUMÉ : Salem regrette de mettre leur vie en danger. Malgré tout, il tient encore à Zakia. Celle-ci a bien du mal à se concentrer. Avant la fin du cours, le censeur vient lui dire qu’on l’attendait. Elle pense au pire…

27eme partie

Zakia voit la voiture de police s’arrêter à quelques mètres d’elle lorsqu’elle sort du lycée. Elle a la vision trouble, comme derrière un brouillard. Mille et un scénarios se bousculent dans sa tête. Elle ne sait que penser, qu’espérer.
Pourquoi ces policiers sont-ils venus ? Ils sont deux. Le plus âgé descend. Elle ne le connaît pas, mais lui, il l’aborde.
- Madame Zakia ?
Celle-ci est incapable de répondre, ayant juste la force de hocher la tête.
- Pouvez-vous nous accompagner chez vous ?
- Qu’y a-t-il là-bas ? s’écrie-t-elle. Il est arrivé quelque chose à mon mari ?
- Une fois chez vous, vous comprendrez ce qui s’est passé. Suivez-moi !
- Dites-moi…
- Un peu de patience, madame. Soyez courageuse !
Zakia voudrait bien. Elle s’installe à l’arrière de la voiture de police. Elle voudrait se montrer forte mais c’est au-dessus de ses forces. Tout devient noir devant elle.
- Elle a perdu connaissance…
Il faut un moment avant qu’elle ne reprenne connaissance. Elle se rend compte qu’ils arrivent devant sa maison. L’un des policiers la regarde très inquiet.
- C’est mon mari, n’est-ce pas ? Il est mort ?
- Nous ne comprenons pas ce qui s’est passé, lui dit l’un d’eux. Sûrement qu’une fois arrivée, vous pourrez nous expliquer !
Il y a des gendarmes devant la maison et des voisins. Il y a aussi des ambulances.
En les voyant, Zakia ne sait plus quoi penser.
Elle descend dans un état second. La porte d’entrée est ouverte. Dès l’entrée, elle se rend compte du désordre de la cuisine, du salon et du sang qui mouille le carrelage. Quelqu’un a dessiné à la craie, les formes des corps où ils ont été trouvés.
Elle en déduit que tous trois sont morts. Un inspecteur vient vers elle. Il lui semble l’avoir déjà…
- Votre mari a été agressé par deux inconnus qui n’avaient aucun papier sur eux, lui dit-il.
D’après les gendarmes, vous aviez reçu des menaces. Savez-vous qui le menaçait ?
- Oui. Mon mari est-il mort ?
- Oui, Allah yarhmou. Mais si cela peut vous rassurer, ces agresseurs aussi, lui dit-il. Si vous vous en sentez capable, je voudrais vous poser quelques questions !
Pareille à un automate, elle fait ce que l’inspecteur lui demande. Elle répond à ses questions et lui apprend tout ce qu’elle sait sur la seconde femme de son mari, sur sa famille terroriste.
- Vous devez nous accompagner à l’hôpital…
Là-bas, elle identifie son mari. Elle verra aussi les frères de Warda qu’elle n’avait jamais vus auparavant.
- Nous allons poursuivre l’enquête. Soyez forte.
Zakia est raccompagnée chez elle. Elle ne s’y attarde pas. Juste le temps de prendre quelques affaires. Elle va chez son amie Souad.
Celle-ci a appelé ses parents pour les mettre au courant. Ils prendront la route, sur-le-champ, pour être avec eux. Pour les soutenir durant cette dure épreuve.

(À suivre)
A. K.