Edition du Dimanche 20 Février 2011
Des gens et des faits
“Mauvais rêve…”
La nouvelle de Adila Katia
Résumé : Fetoume est venue rester avec eux, pendant plusieurs semaines. Comme il n’y a eu aucun appel et que la vie a repris son cours normal, elle décide de retourner chez elle. Un soir, Zakia tombe sur un colis. Il ne contient ni adresse, ni expéditeur, ni cadeau…
14eme partie
-Ils ne nous laisseront jamais en paix, s’écrie Zakia. Ils reviennent nous harceler au moment où on était convaincus que la plaisanterie avait fini par les lasser, qu’est-ce qu’on a pu être naïfs. Chéri, que me conseilles-tu de faire ? Je suis perdue, je panique !
- Écoute, calme-toi. il faut que tu sois calme pour réfléchir et écouter mes conseils. Prends les choses de valeur, lui dit-il. Et vous partez !
- Mes élèves, ils vont se retrouver sans prof. Je ne peux pas les abandonner maintenant, réplique-t-elle. Ils passent le bac dans quelques semaines.
- C’est ta conscience professionnelle qui nous perdra ! Il n’est pas impossible qu’il s’en prenne à toi. Puisque c’est toi qui reçois les appels et les colis.
- C’est bientôt la fin de l’année scolaire…
- Tu voulais mes conseils, je te les ai donnés, dit Salem en s’emportant. Appelle tes parents et dis-leur de venir te chercher.
- Je vais y penser.
Quand Zakia raccroche, elle ne peut s’empêcher de pleurer sa malchance. Elle avait été si tranquille, les dernières semaines qu’elle avait pris la période où elle recevait des appels, pour un cauchemar. Elle l’avait cru fini mais maintenant, elle réalisait qu’elle s’était trompée. Il est loin d’être fini. La jeune femme est si absorbée dans ses pensées qu’elle n’entend pas ses fils entrer dans la chambre. En la voyant figée, l’aîné la touche au bras. Elle sursaute et essuie ses yeux. Elle sourit pour les rassurer. Un sourire forcé qui ressemble à une grimace. Elle lui ébouriffe les cheveux.
- Vous n’avez pas frappé, leur reproche-t-elle en se tournant pour ranger la boîte, dans la garde-robe. Ce n’est pas dans vos habitudes.
- On a frappé mais tu ne nous as pas entendus, répond Tewfik. C’est quoi cette boîte ?
- Rien d’intéressant, répond-elle. Mais, au cas où vous en trouvez une devant l’entrée, en revenant de classe, je vous interdis de l’ouvrir ! Est-ce clair ?
- Pourquoi ?
- Comme ça…
- D’accord, maman ! Ne t’énerve pas…
- À partir de demain, vous ne tarderez plus en rentrant d’école, leur recommande-t-elle. Si des inconnus veulent vous parler, évitez-les. Vous m’avez comprise ?
- Oui, soupire Tewfik avec une moue, on refait comme avant.
Pour ne plus avoir à confier ses enfants, la jeune femme décide de ne plus donner de cours de soutien au lycée. En rentrant après les cours, elle les récupéwrerait chez la voisine. Elle craignait qu’ils ne s’en prennent à eux. Elle avait si peur que, la nuit, elle est de nouveau en proie aux insomnies. Elle écoute le moindre bruit venant de la rue. Elle s’imagine qu’ils peuvent venir les agresser la nuit. Personne n’oserait sortir et venir à leur secours.
Parfois, elle recevait d’étranges appels au cours de la nuit. On ne la menaçait pas. La personne se contentait d’appeler et de ne pas parler. Si bien qu’elle était contrainte à laisser le téléphone décroché jusqu’au matin, pour avoir un peu de repos et de tranquillité. Bien que celle-ci ait déserté sa vie depuis longtemps…
(À suivre)
A. K.
11 juin 2011
1.Extraits