Edition du Mardi 07 Décembre 2010
Culture
Comment le chef indien Geronimo a influencé Théodore Roosevelt
Reflet culturel
Par : ABDENNOUR ABDESSELAM
Tout un président du puissant pays que sont les États-Unis, en l’occurrence Théodore Roosevelt, a été obligé de négocier une paix accompagnée de reconnaissance de droits avec le farouche et terrible défenseur de l’identité indienne qu’a été Geronimo.
Après maintes tentatives et expéditions, l’extermination du peuple indien était devenue impossible. Aussi, Roosevelt tentera, en 1905 lors de son investiture, de piéger les chefs indiens, à leur tête le valeureux guerrier Geronimo et doyen de la lutte du peuple indien, en les invitant à prendre part au grand défilé. L’invitation n’était en fait qu’un nouvel appât du nouveau président qui voulait exploiter leur présence en tant qu’éléments de décor pour la parade. Le but était de les présenter ainsi à l’opinion publique comme étant de simples figurants définitivement soumis. Mais c’était compter sans la vigilance permanente et résolue de Geronimo. Les responsables autochtones retourneront la situation à leur avantage en se saisissant de l’opportunité pour défendre leur cause historique. C’est alors que les six chefs indiens, sur leurs chevaux, se sont imposés pour défiler seuls en ligne de face, tête relevée, visages déterminés, portant un habillement qui faisait plus foi d’une identité affirmée et revendiquée que d’une parade de couleurs. Cette attitude, dira José Barreiro (directeur adjoint de la recherche au Musée national des Amérindiens) provoquera depuis et désormais un courant de sympathie pour la cause indienne auprès de l’opinion publique américaine. Fort de ce soutien, Geronimo fera accepter alors, par les autorités américaines, toute une série de revendications. Barreiro note qu’“en partie, cela vient du rôle mobilisateur des six chefs venus défendre la cause de leurs populations… C’est cette force de ces dirigeants de transition qui a engendré la résistance politique et culturelle des Amérindiens”. Dès lors, poursuit-il, “leurs descendants, qui s’appuient sur cet héritage pour continuer, ont préservé une grande partie de l’histoire orale des tribus”. C’est dire qu’un geste, qu’une contenance, qu’une attitude marquée d’une fermeté absolue et déterminée peut à elle seule dépasser des actes. Voilà pourquoi les révoltés des causes justes finissent toujours par influer sur le cours des événements aussi réduits soient-ils.
A. A.
kocilnour@yahoo.fr
10 juin 2011
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