63.L’Algéroise La nouvelle de Yasmine Hanane

Edition du Samedi 22 Janvier 2011

Des gens et des faits

L’Algéroise

La nouvelle de Yasmine Hanane

Résumé  : Des émigrés rentraient tous les jours au  pays, la plupart vieillis et usés avant l’âge. Si Tayeb avoua à ses petits-enfants que lorsqu’il était jeune, il avait rêvé de partir lui aussi mais que son père l’en avait empêché. Le vieil homme s’affaiblissait de jour en jour. Au point où on ne le quittait plus.

63eme partie

Fettouma savait que la fin était proche. Elle prépara les enfants, en leur expliquant que leur grand-père était très fatigué, et qu’il était grand temps pour lui d’aller se reposer là-bas dans l’au-delà auprès de sa femme et de leur père Mahmoud.
À l’aube d’un matin pluvieux, Si Tayeb quitta ce bas  monde, l’âme en paix. Il avait gardé la main de Si Ahmed dans la sienne jusqu’à son dernier souffle. Ce dernier après avoir prononcé la chahada et fermé les yeux du défunt, alla informer sa femme et sa fille.
Malika ne tarda pas à les rejoindre,et toutes les voisines tinrent à venir les assister dans ce malheur qui les frappe de nouveau.
On enterra Si Tayeb dans le cimetière de Sidi Abderrahmane à côté de sa femme.
De son vivant, il avait tant rêvé de retrouver la dépouille de son fils, afin de l’enterrer auprès des siens, et de lui donner une sépulture. Mais on lui avait appris que Mahmoud avait était enterré dans une fosse commune, qu’on ne retrouvera que des années plus tard.
Comme après chaque décès, la vie reprit le dessus. Plusieurs familles quittèrent la grande maison. Les vieux moururent l’un après l’autre. Il ne restait plus avec Fettouma, que ses parents, et quelques voisins du rez-de-chaussée.
La maison se vidait au fur et à mesure que le temps passait. Rachid avait maintenant presque 20 ans, et Nacer 17 ans. Meriem venait de boucler ses 15 ans, et travaillait aussi bien à l’école qu’à la maison.
Fettouma comptait sur son père,tel que souhaité par Si Tayeb, pour la gérance des biens.
Mais Si Ahmed se faisait vieux de son côté, et n’avait plus sa santé d’autrefois. Lla Z’hor doit souvent l’aider à descendre les escaliers et l’escorter jusqu’au portail où  l’un de ses petits enfants le conduisait au café ou aux magasins au bas de la ruelle.
Quand il rentrait, Si Ahmed n’avait plus de souffle. Fettouma lui conseilla alors de s’installer dans l’une des chambres donnant directement sur la cour.
Ce qu’il accepta avec reconnaissance.
Elle s’occupait désormais elle-même des courses, des grandes tâches ménagères et gérait le loyer et les rentes des magasins.

(à suivre)
Y. H.