Edition du Mardi 07 Décembre 2010
Des gens et des faits
L’Algéroise
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Fettouma arrive au terme de sa grossesse. Elle est prise de contractions en pleine nuit. Mahmoud est agité. Il avait fait appel à sa mère, qui, de son côté, l’envoie chercher l’accoucheuse. La jeune femme souffre le martyre…
32eme partie
Fettouma transpirait à grosses gouttes de tous ses pores. Sa mère tentait de lui essuyer le visage et, de temps à autre, lla Taos, qui connaissait bien son métier, se contentait “d’ausculter” le ventre de la parturiente en hochant la tête.
- Alors lla Taos, demande lla Z’hor, exacerbée par les souffrances de sa fille, elle en a encore pour longtemps ?
L’accoucheuse ébauche un sourire.
- Laissons la nature faire. Ta fille souffrira le temps qu’il faudra au bébé pour sortir. Selon mon expérience, la délivrance se fera dans une heure ou deux tout au plus.
Une heure passe. Puis une deuxième. Fettouma est exténuée. Lla Taos lui demande de pousser. De pousser de toutes ses forces… Encore et encore. La jeune femme n’en pouvait plus. Elle se redressait, puis retombait sur son oreiller.
- Respire un bon coup et tente de pousser plus fort cette fois-ci.
Fettouma, encouragée par sa mère, respire à flots l’air déjà chauffé de la chambre et pousse de toutes ses forces. Son cri déchira l’air, suivi d’un autre cri plus faible, mais bien perceptible. Le bébé se met à crier sans discontinuation, tandis que Fettouma retombe inanimée sur son lit Sa mère s’affole :
- Fettouma est morte. Oh mon Dieu, ma fille est morte !
Lla Taos s’approche d’elle et lui tend le bébé :
- Tiens, prend plutôt ton petit-fils dans tes bras, je vais m’occuper de ta fille. Ne crains rien, elle est juste fatiguée.
Lla Z’hor prend le bébé dans ses bras, puis le tend à lla Kheïra, qui, jusque-là, s’était retirée dans un coin de la chambre et avait gardé le silence.
Elle prend le bébé dans ses bras et se met à le dévisager. Lla Z’hor revint vers sa fille, alors que lla Taos lui passait un linge frais sur le visage. Fettouma ouvrit les yeux. Elle avait le visage très pâle et les traits tirés, mais paraissait plutôt calme.
Elle regarde sa mère, puis sa belle-mère, et remarque le bébé dans ses bras.
Lla Kheïra, émue, s’approche d’elle :
- Tiens ma fille. Prend ton fils dans tes bras. C’est un beau garçon.
Elle éclate en sanglots.
- Cela fait longtemps qu’un bébé n’a pas crié dans ma maison. Oh Fettouma ma fille, tu nous rend si heureux !
à suivre
Y. H.
10 juin 2011
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