28.La voleuse La nouvelle de Adila Katia

Edition du Samedi 15 Janvier 2011

Des gens et des faits

La voleuse 

La nouvelle de Adila Katia 

RÉSUMÉ : Djamel et Sihem sont très heureux  ensemble. Sihem voudrait avoir des enfants. Elle a plus de quarante ans et elle craint la ménopause. Elle va consulter un gynécologue et suit ses conseils. Elle fera tout pour avoir un enfant.

28eme partie

Grâce à ses filles et à son mari, Chafika peut avoir des nouvelles de Djamel et de sa femme. Elle n’aime pas cette dernière et ne tolère pas qu’on prononce son prénom devant elle.
- Cette vipère m’a empoisonné la vie ! dit-elle à son mari. Elle m’a volé mon fils. Tout ce que j’avais de précieux ! Comment peux-tu me parler d’elle en bien ? Elle n’a jamais tenté de nous réconcilier !
- Elle est venue jusqu’à toi, lui rappelle El Hadj Tewfik. Tu n’as pas trouvé mieux que de la renvoyer ! Inutile de te trouver des excuses, tu as ta part de responsabilité ! Tu n’as jamais été facile à vivre.
- Tu prends sa défense maintenant ! Après avoir ensorcelé mon fils, elle te veut toi aussi ! Elle a gagné la sympathie des filles ; si tu veux aller vivre chez elle, bon vent ! Je ne chercherais pas à te retenir.
- Pourquoi crois-tu toujours que lorsque la situation t’échappe qu’on complote contre toi ? lui reproche-t-il. C’est ton fils, si tu voulais le voir, personne ne t’en empêchera.
- Il est avec elle !
- Il sera toujours avec elle, lui affirme El Hadj. Surtout maintenant que son ventre est rond.
- Rond ? reprend-elle sans comprendre tout de suite. Ce n’est pas possible ! Elle n’a pas fait ça. Comment a-t-elle osé ?
- Chafika, tu oublies qu’elle est sa femme, pas son ennemie. Ils auront bientôt leur premier enfant. Que feras-tu ?
- Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? J’aimerais l’étrangler. Il va être pieds et poings liés maintenant. Il s’est mis dans de beaux draps, s’écrie-t-elle. Et je ne peux rien faire pour l’en tirer !
- Il aime cette femme. C’est vrai qu’elle est plus vieille que lui, dit El Hadj, mais puisqu’elle fait son bonheur, je ne peux que la respecter ! Elle est ma belle-fille et bientôt la mère de mes petits-enfants ! J’ai toujours rêvé d’en avoir !
- Moi aussi. Mais pourquoi avec elle ? Elle ne mérite pas Djamel.
- Lui pense le contraire, soupire El Hadj. Ils sont mariés depuis presqu’une année. Tu dois te faire à l’idée qu’ils seront toujours ensemble.
- Et moi ? crie-t-elle. Elle m’a volé mon fils !
- Tu n’as qu’à aller à sa prison, rétorque son mari. Il sera content de recevoir de la visite surtout quand il deviendra papa. Tu devrais profiter de cet heureux événement pour te réconcilier avec lui ! lui conseille -t-il.Tu n’auras pas de meilleure occasion. Chafika voulait bien croire son mari. Il n’y aura pas de meilleure occasion. Seulement, sa colère n’était pas tombée. Plusieurs mois avaient passé et elle lui en voulait encore maintenant qu’elle la savait enceinte. Elle est persuadée que Djamel était perdu. Elle n’arrivait toujours pas à concevoir qu’il ait pu trouver le bonheur auprès de sa femme. Pour elle, son attachement est dû à la sorcellerie. Elle était beaucoup trop vieille pour qu’elle puisse lui inspirer de l’amour. Chafika se l’expliquait ainsi pour se donner une raison de la détester encore plus. La vieille femme ignore qu’à El Biar, chez son fils, on parle d’elle. Sihem pense aussi à elle, mais sans méchanceté et sans rancune, elle voudrait se réconcilier avec elle. Elle n’en parle pas avec Djamel mais avec Farida et Nabila. Elle voulait se servir de ses belles-sœurs pour faire entendre raison à Chafika. Car celle-ci ne s’en rendait pas compte, mais l’unique personne à souffrir de son absence, ce n’est pas elle mais Djamel.

(À suivre )
A. K.