Edition du Samedi 08 Janvier 2011
Des gens et des faits
La voleuse
La nouvelle de Adila Katia
RÉSUMÉ : Farida regrette d’être venue, consciente d’avoir compliqué la situation. Sihem veut bien passer l’éponge malgré ce qui s’est passé s’ils acceptent leur mariage. Mais Chafika prend très mal l’ultimatum envoyé par l’amie de son fils.
23eme partie
Farida manque de s’évanouir. Elle ne comprend pas pourquoi sa mère refuse encore l’idée même du mariage de Djamel avec Sihem.
- Maman, Djamel est furieux après ce coup bas, il est prêt à se passer de nous, pour le restant de sa vie. Profite du fait que Sihem veut bien…
- Non ! c’est non, comment pourrai-je accepter alors qu’elle a tout mis en œuvre pour me séparer de mon fils ? Pour me le voler !
- Mais tu peux le retrouver ! insiste Farida. Je sais que ton amour-propre en souffrira. Tu ne supportes pas qu’on te fasse un affront mais, lui rappelle sa fille, cette fois-ci, ce qui est en jeu vaut bien que tu baisses l’échine au moins une fois dans ta vie ! On va perdre Djamel maman ! ce qu’il y a sur la balance, c’est lui !
- Il a fait son choix et moi le mien ! S’il peut vivre sans moi, je le pourrai aussi ! À partir de maintenant, je ne veux plus entendre parler ni de lui ni d’elle, dit Chafika. Plus jamais. Pendant tout ce temps, El hadj Tewfik avait gardé le silence même s’il n’approuvait pas l’attitude de sa femme, il ne pouvait que la comprendre. Elle n’avait jamais supporté qu’on lui tienne tête. Quant à se plier à la volonté des autres, cela n’avait jamais été son fort. Les menaces ne faisaient qu’attiser sa colère. Tous le savent sauf Sihem. Même furieuse après son fils, elle finira par lui pardonner. Mais Sihem ne pourra jamais l’attendrir. Elle n’obtiendra jamais rien d’elle ni de sa famille, sous la pression. Elle n’en avait pas conscience. El Hadj Tewfik voit combien elle est peinée et regrette que la situation se soit compliquée. Il aurait voulu arranger les choses à sa façon. Il pensait, avant la venue de leur fille Farida, pouvoir la calmer et l’amener à de meilleurs sentiments. Djamel est leur unique fils. Tous deux tenaient à son bonheur même si Djamel ne le voit pas ainsi.
- Toutefois, murmure Chafika, le surprenant, si vous avez envie d’aller à son mariage, je ne vous retiendrais pas. Vous êtes libres d’y aller. S’ils veulent bien de vous.
- Tu es sérieuse ? demande Farida en regardant son père. Tu ne nous en empêcheras pas ?
- Moi, je ne veux pas d’elle comme belle-fille mais si Djamel la prend pour femme, autant qu’il y ait des membres de la famille qui leur rendent visite ! J’aurais ainsi de ses nouvelles . El Hadj Tewfik et sa fille soupirent de soulagement, heureux de savoir qu’elle ne leur ferait aucune scène s’ils tentaient de se rapprocher de Djamel. Tous deux décident d’attendre que la colère soit passée avant d’aller le voir à l’hôpital. Farida, dès le lendemain, retournera chez elle. Sa mère Chafika est très triste. Ses filles vivaient loin d’Alger et ne s’entendaient pas vraiment bien. Et étant exclue de la vie de Djamel, elle avait l’impression de se retrouver sans rien. Elle souffrait plus qu’elle ne voulait l’admettre. El Hadj le voyait dans les yeux. Il aurait voulu en chasser la tristesse et ramener de la sérénité. S’il ne la savait pas si orgueilleuse, il la prierait de l’accompagner. Mais en plus d’avoir un mauvais caractère qui la mettait en froid avec tous ceux qu’elle aimait, elle était trop têtue pour reconnaître ses erreurs. Comme d’habitude, elle ne fera jamais le premier pas, pour tenter de se réconcilier avec Djamel. Ne supportant plus de la voir si malheureuse, El Hadj Tewfik décide d’aller parler à Djamel. Avec un peu de chance, il l’écoutera.
(À suivre)
A. K.
10 juin 2011
Contributions