Edition du Jeudi 21 Octobre 2010
Culture
De “la Grande maison” de Dib à celle de Mammeri
Colloque sur Mohammed Dib à Tizi Ouzou
Par : Kocila Tighilt
À l’issue de deux jours de colloque, les conférenciers ont abouti à la conclusion que Mohammed Dib est un écrivain qui n’a jamais cessé de vivre avec l’Algérie.
Après deux jours de travaux, le colloque sur la vie et l’œuvre de Mohammed Dib, organisé par la direction de wilaya de la culture, en collaboration avec l’association La Grande Maison de Tlemcen, ainsi que que d’autres organismes impliqués dans la manifestation, s’est poursuivi dans la salle du Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
À travers plusieurs communications, notamment celles de lundi, ultime journée de cette manifestation, on a surtout relevé le côté humaniste de l’écrivain qui aurait pu prétendre au Prix Nobel de littérature, tant l’ossature et la volonté de cet homme méritent bien une telle récompense. En 2003, de nombreuses rumeurs faisaient état de la possibilité d’attribution de ce prix à Dib. Lors de ces activités, il était question aussi de la quête du côté sublime de Dib. “Cette quête de soi-même qui passe par la quête de l’autre, et la quête de l’autre par celle de soi-même”, a-t-on fait remarquer.
M. Guitana, quant à lui, soulèvera le manque de recherches et de traduction en arabe littéraire de l’œuvre de cet enfant de Tlemcen, et de poursuivre sur la vision littéraire de Dib, suivant une vision nouvelle de la réalité sociale et une évolution cyclique, exprimant aussi un rapport de rupture avec l’autre, en l’occurrence le pays, la société, la tradition. Même si dans la plupart des œuvres de Dib, cette forme de rupture n’est pas souvent signifiée directement. Le côté poésie de Mohammed Dib était aussi un sujet de débat, tant ce côté avait “toujours existé” dans l’écrivain, telle une “ombre gardienne”, qui l’accompagna dans cette phase de solitude, dans une phase de rupture, quelquefois avec soi-même. L
a poésie était chez lui un point de rencontre pour ses personnages et une passerelle vers d’autres créations théâtrales et littéraires, ainsi qu’une porte ouverte vers d’autres cultures, une écriture universelle. “Une poésie qui annonce une inter-culturalité”, dira M. Mahmoudi. Une manifestation plus humaniste de soi, et une recherche d’esthétique à travers des passerelles, tout en “supprimant des barrières et ne pas être muet”. L’engagement était également à travers une “encre de guerre”, dans des textes engagés pendant la Révolution et un engagement de Dib dans le texte lui-même après la guerre. Un écrivain qui n’a jamais cessé de vivre avec l’Algérie.
Les conférenciers évoqueront également des personnages qui reviennent toujours dans les œuvres de Dib, celui d’un enfant, Omar, par exemple, puis la femme, dont l’écrivain dira qu’il est “nécessaire de confier, pour une fois, notre destin à une femme”. En tout cas, les organisateurs de cette manifestation espèrent son renouvellement chaque année.
5 juin 2011
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