Edition du Mercredi 27 Octobre 2010
Des gens et des faits
L’Algéroise
La nouvelle de Yasmine Hanane
Par :Yasmine Hanane
RéSUMé : Fettouma passe la moitié de la nuit à penser à Mahmoud qu’elle n’avait jamais imaginé que comme un grand frère. Mais, en fin de compte, Mahmoud lui plaisait. Vaut mieux lui qu’un autre homme qu’elle ne connaissait pas…
4eme partie
Fettouma se frotte les yeux.
- Je n’ai pu trouver le sommeil qu’aux petites heures du matin.
Sa mère sourit.
- Tu pensais à Mahmoud je présume ?
Fettouma ébauche un sourire.
- Oui… La chose me paraissait tellement… Tellement insensée !
La Z’hor se met à rire.
- Tu n’imaginais pas qu’un jour tu allais me quitter comme tes sœurs pour t’installer chez toi, n’est-ce pas ?
- Te quitter ?
- Oui. Bien sûr Fettouma. Oh ma chérie, oh mon bébé ! Elle la prend dans ses bras, avant de s’essuyer discrètement les yeux.
- Mais je ne te quitterai pas maman, puisque je vais tout simplement habiter au rez-de-chaussée.
Sa mère renifle avant de répondre.
- Oui je sais. Mais tu ne seras plus ma Fatima à moi, ma petite Fettouma chérie qui met de la joie dans ma maison. Tu appartiendras désormais à ton mari et à ta belle famille. Oh quand je pense à la Kheïra…
La Kheïra était la mère de Mahmoud. Opulente, imposante, insolente et la langue pendue à souhait à longueur de journée.
- C’est une femme qui ne mâche pas ses mots certes, poursuit la Z’hor, mais au fond, elle n’est pas aussi mauvaise que ça.
Fettouma avait compris que sa mère n’en pensait pas un mot de ce qu’elle disait. La dernière réplique n’avait pour effet que celui de la rassurer.
Fettouma hausse les épaules.
- Tant pis, les dés sont jetés. Mon destin a été ficelé et déjà mis en route. Que puis-je faire d’autre que m’incliner devant la volonté de mon père.
La Z’hor sourit.
- Tu es sage ma fille. Et je suis fière de toi. À compter d’aujourd’hui, tu n’iras plus ni chez les voisines ni ailleurs. La Kheïra a les yeux partout et pourra relever certaines indélicatesses. Je n’aimerais pas qu’on chuchote dans ton dos ma fille.
Dès cette minute, tu seras occupée à plein temps. Je vais te confier des tâches assez complexes qui te serviront plus tard dans ta future vie conjugale. Pour commencer, je vais t’aider à préparer ton trousseau et à coudre tes tenues.
Fettouma lève les yeux au ciel.
- Tu veux déjà me cloîtrer !
- Te cloîtrer ? Non. Bien sûr que non. Je veux juste que tu saches que les jeux et les rigolades c’est déjà fini pour toi. Désormais, tu devrais penser à ta future vie de femme et de mère.
Fettouma hoche la tête.
- Tu m’a tellement ressassé cette phrase que j’ai fini par croire qu’une fille doit, dès sa naissance, supprimer son enfance et passer directement à sa vie de femme. Ah maman, comme tu es dure avec toi-même d’abord, et- ensuite avec moi.
- Je ne suis ni dure ni rien du tout. Je ne fais que suivre l’évolution de nos mœurs.
Aller Fettouma, viens m’aider à préparer le déjeuner, nous reparlerons ce soir de l’officialisation de ton mariage et des fiançailles.
- C’est pour quand donc tout ça ?
À suivre
Y. H.
5 juin 2011
1.Extraits