Edition du Samedi 27 Novembre 2010
Des gens et des faits
RéSUMé
: Lyès découvrit qu’elle n’était pas vierge. Il avait cru bien des
choses. Il voulait savoir qui, mais elle garda le silence. Il décida de
ne pas la renvoyer…
24eme partie
Jamais
elle ne s’était attendue à ce qu’il fut aussi bon, que la colère qui
l’avait tout à l’heure secoué put s’être estompée aussi rapidement,
après avoir réalisé qu’elle n’était pas vierge.
Qu’il l’eut
insultée, battue et même répudiée, cela n’aurait rien changé à ses
sentiments. Elle aurait continué à l’aimer. Elle aurait tout accepté de
lui.
Le cœur serré, la voix très émue, elle murmura :
- Inutile
de me garder. Je partirai demain. Je ne pourrai pas supporter de te
voir malheureux. La seule personne qui mérite de l’être, c’est moi.
Pourquoi empesterais-je ta vie alors que tu ne mérites que ce qu’il y a
de meilleur sur terre.
Lyès secoua la tête et l’interrompit.
- Si
tu resteras ici, c’est parce que je le veux. Je ne te laisserai jamais
partir. Pour retrouver ta liberté, il faudra tout me dire. Sinon…
Que
devait-elle faire maintenant ? Que dire quand les mots prononcés se
retourneraient contre elle ? D’ailleurs, la croirait-il ? Mais ce
qu’elle gardait uniquement pour elle était trop grave pour être accepté
par d’autres.
Ghania se posait ces questions tout en regardant la
pendule que Lyès avait amenée du Maroc, pays où il était parti avec une
collègue.
Il était plus de minuit et Lyès n’était toujours pas
rentré. Ce ne serait pas la première fois. Depuis leur mariage, deux
mois et demi avaient passé, il sortait en compagnie d’autres femmes si
ce n’était pas sa collègue Fatima.
Depuis cette maudite nuit, Lyès
se comportait avec elle comme avec une étrangère, une intruse installée
chez lui malgré lui. Aucun mot gentil, aucune lueur dans ses yeux de
jais, aucun sourire. Certes, elle savait pourquoi elle lui était
indifférente, mais elle ne lui avait pas demandé de la garder ici.
Il
pouvait refaire sa vie, pourquoi ne rencontrerait-il pas ses petites
amies ici, chez lui, au lieu de les emmener ailleurs ? Si l’une d’elles
était susceptible de le rendre heureux, pourquoi ne se remarierait-il
pas ?
Ghania pourrait se retirer. Elle s’avouait qu’elle souffrirait
encore plus, mais c’était à elle de partir. C’était elle qui portait le
sceau de l’infamie. Pourquoi lui gâcherait-elle la vie ? Lyès ne
méritait pas d’être malheureux.
À plusieurs reprises lors de ses
sorties, elle les avait vus au restaurant, Lyès aux petits soins de
Fatima, une belle rousse, lui choisissant des fleurs ou se promenant
main dans la main. Et, à chaque fois, Ghania sentait son cœur brûler de
jalousie. Elle en perdait parfois le sommeil. Quand il lui arrivait de
s’endormir quelques minutes, elle rêvait de Lyès, revivait les jours
passés à se découvrir, à s’aimer des yeux parce que la vie lui avait
semblée éternelle, qu’elle aurait peut-être la chance de voir leur
amour s’épanouir et que rien ne pourrait les séparer.
Dieu que les
réveils étaient brutaux pour Ghania qui, se retrouvant dans sa solitude
forcée, avait parfois envie d’en finir. De mettre un terme à sa vie.
À suivre
A. K.
5 juin 2011
1.Extraits