Tu peux aussi leur dire que je n’ai eu ma retraite qu’une fois réformé. Pendant toute la durée de mes années de travail, je n’ai pas pris une seule journée de maladie. Dieu sait combien de fois je suis tombé malade. Mais je me suis toujours dit que le travail c’est la santé. Aujourd’hui, ma pension me suffit à peine à payer les charges de mon
appartement, que je loue dans un haouch privé. Des demandes de logement social, j’en ai fait des tas, tous les écrivains publics peuvent en témoigner. Hélas, je n’ai jamais eu de réponse. J’ai tous les accusés de réception. De quoi couvrir les murs de mon taudis. Dans l’entreprise où je travaillais, on a eu un quota de logements, mais comme je n’avais pas le temps d’être au syndicat
alors ils les ont attribués aux défenseurs des travailleurs qui, eux, avaient le temps de se syndiquer pendant les huit heures où moi je trimais. Ce n’est pas de leur faute
ils ont été élus par les responsables pour nous défendre. Alors, tous on étaient défendus de tout. Tu dis aussi que mon seul fils marié et ses deux enfants vivent sous mon toit qui appartient à ce privé. Il a décidé de nous expulser. Mon gosse aussi a fait des demandes qu’il a écrites de ses propres mains, il n’a pas eu de réponse, alors il a écrit un courrier qui est passé dans un journal national. Là, il a été convoqué par le wali qui lui a promis d’étudier son cas. Mais ce wali, n’est plus wali. Résultat, toujours oualou. C’est pour cela, que nous nous sommes décidés aujourd’hui d’écrire une lettre collective à eux, pour dénoncer cette injustice.
- Alors à quelle adresse j’envoie la lettre ? lui demande l’écrivain public.
- A leur adresse, voyons.
- Mais ils ont beaucoup d’adresses.
- Je sais qu’ils ont beaucoup d’adresse. Mais c’est la justice sociale qu’on leur demande.
29 mai 2011
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