Le Carrefour D’algérie
Samedi 28 Mai 2011
Soug ennsa
Par Yasmine Benbekhti
Les femmes et leurs cheveux
Il existe un rapport très particulier entre les femmes et leurs cheveux. Plus qu’une arme de séduction, c’est un défouloir. Observons-nous un instant, dès qu’une femme ne se sent pas bien dans sa peau, elle s’acharne sur ses cheveux, nouvelle coupe,
nouveau look, nouvelle couleur. Vous n’imaginez pas combien on est prêtes à investir dans nos cheveux, en coupes et coiffures, en soins et traitements, en produits de beauté et entretien, en teintures et même parfois en extensions. Dans la vie de chaque femme, il y a au moins une coiffeuse, demander à n’importe quelle femme âgée entre 15 et 85 ans l’adresse d’un salon de coiffure, elle vous en donnera au moins 3 par cercle kilométrique. Même les petites filles jouent le plus longtemps à coiffer les cheveux des poupées. Prendre soin de ses cheveux est une forme de thérapie, comme avec les plantes, s’occuper de quelque chose ou de quelqu’un d’autre que soi procure un bien-être sur sa propre personne. D’ailleurs, beaucoup de thérapeutes conseillent le jardinage dans les traitements de petite dépression passagère. Peut-être que le fait de s’occuper de ses cheveux agit également sur le moral ? Les femmes qui changent souvent de couleur de cheveux sont perturbées, elles se cherchent, et cherchent inconsciemment le changement. Cela n’est pas forcément dû à un trait de caractère mais dépend souvent d’une situation stagnante dans sa vie, à laquelle elle aimerait faire diversion de temps à autre. L’ennui y est aussi pour beaucoup, dès qu’on tourne en rond, on se remet à tourmenter nos cheveux. Laquelle d’entre nous n’a jamais tenté le noir corbeau, les mèches dorées, une frange ou un carré plongeant au moins une fois dans sa vie ? Fermons les yeux un moment pour essayer de nous remémorer les conséquences qu’a pu avoir une coupe ratée ou une mèche brûlée accidentellement sur notre moral. On a, toute, compté les jours en inspectant quotidiennement la repousse d’une frange qui tape sur le système et qu’on trouvait pourtant jolie sur d’autres. L’aspect de la chevelure d’une femme est aussi changeant que son humeur. Quand une femme se sent fatiguée, elle coupe. Quand elle est rassurée, elle frise. Quand elle est amoureuse, elle ondule. Quand elle est débordée, elle attache. Quand elle est déterminée, elle lisse. Et quand une femme se sent abandonnée, elle met un foulard, si ce n’est pas par conviction religieuse, c’est une manière de rendre les armes…
28 mai 2011
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