Aux yeux d’une France juive, catholique et blanche, DSK est une victime. Pour BHL, le philosophe cathodique, abonné aux bourdes métaphysiques, l’ex-patron de la première CNEP mondiale est une victime. Les médias français, devenus circonspects suite à un rappel à l’ordre, dénoncent la campagne médiatique anti-cocorico et accusent les
Américains d’avoir déjà condamné leur DSK national. Ce qui aurait pu être une banale affaire de tentative de viol du pouvoir monétaire suprême sur le reste du monde représenté par une femme de chambre, noire de surcroît, est en train de virer à un feuilleton de mauvais goût accentué par les positions chauvines et racistes des Français encouragés par le tout puissant lobby juif aux Etats-Unis. Parce que, aujourd’hui, les événements de la chambre 2806 de l’hôtel Sofitel, ne sont plus un simple fait divers mais débordent sur l’épineuse question des droits constitutionnels. D’origine guinéenne, âgée de 32 ans et mère d’une adolescente de 15 ans, la femme de chambre, c’est comme ça qu’elle est désignée dans les comptes-rendus de presse où la victime présumée pour paraphraser les analystes bidons que les chaînes françaises invitent à leurs plateaux, doit maintenant faire face à une véritable chasse à l’information lancée par une équipe d’enquêteurs privés recrutés parmi des anciens procureurs, d’ex-enquêteurs et des retraités du FBI, et embauchés par la défense du riche suspect. Leur job, découvrir des tiroirs secrets dans la vie de la plaignante et la démolir si c’est possible. De victime non consentante à cible à abattre, les médias français, en particulier, et européens, en général, ont vite fait de faire leur choix en insistant sur l’innocence, jusqu’à preuve du contraire, et encore, de DSK. Le riche blanc, capitaliste, juif et Français contre la tiers-mondiste, débarquée de la lointaine et sauvage Guinée, noire, femme de chambre et pauvre, le combat paraît a priori déséquilibré et les rapports de force en faveur de celui que vous imaginez.
La défense de DSK, puisqu’elle ne peut rien faire contre les preuves matérielles récoltées par les Experts de New-York, trace de sperme sur le col de la femme de chambre, griffures sur le torse du FMI, va axer son contre-interrogatoire sur le consentement de la victime, se basant sur la fameuse théorie qui veut que le tiers monde soit violé avec ou sans son consentement. L’histoire dira sans, mais que décidera le jury populaire. Cette affaire, si elle mène le satyre droit en prison, doit consacrer le droit contre le déni de justice. Justice pour tous même si on est femme de chambre et le violeur un des puissants de ce monde.
26 mai 2011
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