Par cette injonction, nous nous n’adressons pas aux intellectuels sincères, ni aux penseurs affranchis évidemment, mais à ceux qui viennent sur le tard régenter le sort des peuples au nom de l’ingérence démocratique.
Au vu des shows médiatiques dont se délecte le philosophe et conseiller guerrier, l’individu mis en situation alternative est forcé souvent, d’opter pour le mauvais choix. Et c’est justement dans l’une de ces parodies et dont il n’est nul besoin de citer le nom, que le philosophe sévit. Il prévient même que si Kadhafi revient par un retournement de situation, ce qui est peu probable, les insurgés de Benghazi paieront le prix de la défection de l’Occident. Honnête comme il aime à se qualifier, il regrette cependant que l’émissaire du CNT Libyen bien écouté par la France des Lumières et la perfide Albion, mais presque frimé par Hillary Clinton soit sorti bouleversé de l’entretien qu’il eut avec cette dernière. Le Pôvre révolutionnaire s’est fait moucher comme un vulgaire despérado.
Cet humanisme à deux vitesses, nous incite à penser que quand on hurle avec les loups pour la prétendue survie d’Israël, on se tient subitement coi quand les bombes fragmentent le corps des petits ghazaouis ou même les révoltés de Syrie qui tombent sous la grenaille. Il n’est pas le seul d’ailleurs à nourrir le complexe Sarrasin-Croisade virevoltant sans état d’âme, de Hortefeux à Guéant tous deux ancien et actuel ministres de la Police. Il faut dire qu’à l’inverse de l’attitude hypocrite ambiante, le parti lepéniste d’hier et d’aujourd’hui a l’avantage intellectuel d’assumer ses convictions intimes en ce qui concerne les Arabes. Il n’aurait rien contre l’Arabe, si celui-ci restait chez lui, tel a été le fond de la pensée du vieux tortionnaire d’Alger. Il réaffirme à chaque fois, son refus de toute ingérence dans les affaires internes des Etats.
La xénophobie qui est, elle aussi sélective, exercée sur les musulmans en général et sur les Arabes en particulier, est tantôt directe, tantôt subtile. Happé par une sorte d’ivresse guerrière médiévale, l’ancien Secrétaire général de l’Elysée, commet une bourre d’anthologie dont seuls les passéistes en sont capables. «Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, s’illustre une nouvelle fois par des propos maladroits.
Après ses paroles assumées sur l’immigration, il explique lundi 21 mars au figaro.fr pourquoi Nicolas Sarkozy a eu raison de prendre «la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis la Ligue arabe et l’Union africaine» concernant la Libye. «Heureusement qu’il était là. Parce que le monde entier s’apprêtait à contempler à la télévision des massacres commis par le colonel Kadhafi, heureusement, le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis la Ligue arabe et l’Union africaine» (Nouvel Observateur du 22 /3/2011.)
Pour rappel, cette estocade dont on tente vainement de souligner le caractère maladroit, dénote de l’irrépressible envie de régler ses comptes avec la rive sud de la Mare nostrum, chère aux Césars. Et c’est justement à propos de l’Union pour la Méditerranée (UPM) dont Kadhafi avait pressenti le piège, que les tambours de la guerre ont roulé cette fois ci. Jean-Paul Pougala développe dans un article flamboyant, intitulé : «Les vraies raisons de la guerre en Libye », un argumentaire qu’aucune circonlocution ne peut démonter.
«C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radioWMAX.
L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale, le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14 ans.
C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à un taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain, Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi. ». Au prochain ! A bon entendeur salut !
Riche en révélations inédites, le brûlot de Jean-Paul Pougala écrivain d’origine camerounaise, directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse, met à nu les desseins non avoués de cet Occident avide d’appétence pétrolière.
Que faut-il déduire de cette urticaire qui démange certaines têtes pensantes de l’Hexagone ? Ce n’est certainement pas, la philanthropie qui pousse à cet intérêt subit pour la rue arabe qu’on fait gronder. Après le long hiver colonial, voilà le printemps arabe, manière de suggérer que l’hibernation post coloniale n’a que trop duré. Plus cynique que çà, tu meurs ! Imaginons pour un court instant que nous nous placions dans la posture des deux cornes du bélier atlantiste que sont la France et l’Angleterre, qu’on pourrait dénommer : Alliance maghrébine pour la défense commune nom de code : coup de l’éventail pour jouer les boutefeux.
A l’appel de détresse du FLNC, des escadrilles de mirages libyens et de Sokoi algériens volent au secours des Corses. Pour ce faire, elles mènent des frappes ciblées pour déloger l’hôte de l’Elysée de son bunker présidentiel. Beaucoup de civils supposés être opprimés sont victimes des raids meurtriers de l’armada arabe. La population, soumise à l’aliénation médiatique et au libéralisme éhonté pendant près d’un demi-siècle, est sortie dans la rue en agitant le drapeau algérien sous le regard médusé de la communauté internationale. Cette communauté internationale dont les dirigeants n’arrivent, souvent pas à situer la position géographique des pays où leurs spadassins opèrent. N’ayez crainte M. BHL, les arabes n’ont jusqu’ici agressé personne ; verbeux et inopérants ils se font occuper à chaque éternuement de l’histoire ! Si Oradour-sur-Glane n’a fait qu’une centaine de victimes, celle de la guerre d’Irak et d’ailleurs se comptent pas millions. Dimanche 15 mai 2011, pendant qu’on commémore le 63é anniversaire de la Nekba (création de l’Etat hébreu), le Tsahal tire sur la foule, bilan : 10 morts.
22 mai 2011
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