Pas de crédit |
Noir et blanc |
Mustapha Mohammedi |
Liberté : 15 – 01 – 2011 |
Il faut bien le reconnaître, les cybercafés sont devenus aujourd’hui des espaces incontournables de convivialité. Il suffit de savoir manipuler une souris, de cliquer et de surfer à travers un écran, pour être en contact avec le monde entier. Vous pouvez avoir des nouvelles de tout le douar
s’il est équipé de micros. Voyager, communiquer et entrer en contact avec vos artistes préférés. Vous pouvez observer en temps réel par satellite des villes comme Washington, Lausanne, Edimbourg, la muraille de Chine. Si vous aimez le dépaysement, le mur électrifié qui sépare les gringos du Texas des desperados du Mexique, ou si vous aimez les sensations fortes, le mur qui protège la pauvre Egypte de la “méchante” bande de Gaza. Pour toutes ces raisons, des dizaines d’adultes, des dizaines de femmes et d’enfants sont scotchés tous les jours devant leur console soit pour jouer, soit pour écouter de la musique, soit pour s’évader…
Il y a tellement de monde et tellement de resquilleurs, forcément, qu’un propriétaire d’établissement à Gambetta qui ne manque ni d’air ni d’humour a placardé cette pancarte sur le mur : “camarade, si moi donne crédit, toi pas payer, moi fâché. Si moi pas crédit, toi fâché. Si moi pas crédit, toi payer, moi content.” Aux dernières nouvelles, tous les clients ont compris le message. Quelques-uns sont fâchés. C’est normal. Patron pas de crédit, toi pas payer, camarade pas payer, tous fâchés.
M. M.
19 mai 2011
Contributions, M. MOHAMMEDI