Noir et blanc |
Mustapha Mohammedi |
Liberté : 30 – 12 – 2010 |
Un complexe thermal comme son nom l’ indique est d’abord un complexe. Cela tout le monde l’aura compris. Pas de la taille d’El Hadjar bien sûr, plus petit mais avec en prime des sources à tire-larigot bourrées de soufre, de métal, de calcium, de manganèse et d’un tas de choses dont
j’ignore même l’orthographe. Pour me résumer, un complexe est une suite de structures où les curistes peuvent boire, manger, dormir, se la couler douce et éviter surtout de se fouler la rate C’est contre-indiqué. À Hammam Bouhadjar, à l’ouest d’Oran, tout cela existe. Il y a des bains pour les dames. Des bains pour leur peste de mioches. Ils peuvent se laver en single dans une baignoire ou se racler le cambouis à la turque, l’eau thermale est partout la même, chaude, généreuse et bienfaisante. Et si j’ai bien compris la notice affichée dans les couloirs, elle est en mesure de guérir de toutes les saloperies de ce bas monde sauf la cyphose, la tuberculose, la cellulose, la brucellose et tous les machins compliqués qui se terminent en ose… Mais le clou du spectacle est ailleurs, vous n’avez rien vu. Le complexe de Bouhadjar a trois choses “ziada”, et supplémentaires qui font la différence avec les autres établissements du même genre. Un café panoramique planté au milieu de la pelouse, un chameau et une tente …Vous vous demandez pourquoi. Moi aussi. L’explication saute aux yeux, pourtant on veut prouver aux paquebots que nous sommes qu’à la campagne aussi on a la fibre du décor. Le grand art dans ce manoir rural, si j ai bien pigé est que le café ne doit pas servir de café, que la tente ne doit pas servir de café ni de soucoupe et que le chameau ne doit servir ni la tente ni le café …. Eh ben dis-donc, moi qui croyais que Picasso avait cassé sa pipe, je me suis gouré. Stupidement gouré.
M. M.
19 mai 2011
Contributions, M. MOHAMMEDI