On ne m’a pas donné le salaire que je veux, je fais grève. On ne m’a pas octroyé un logement, je fais grève. Le patron nommé par la tutelle ne me plaît pas, je fais grève. On a injustement licencié un salarié spécialisé en congés de maladie, je fais grève. On veut liquider l’entreprise qui nous a nourris pendant des années,
et qu’on a coulée, j’fais la grève. Les autres font la grève, pour les soutenir, je fais la grève. Les autres refusent de faire grève, je ferais grève pour les obliger à faire grève. Tout ce mouvement profite du «printemps arabe», c’est d’ailleurs pour cela que les Amazighs, sages et conséquents, refusent de rejoindre la mouvance.
Que les médecins, nos gentils praticiens, revendiquent des conditions de travail décentes afin de mieux servir des malades patients et impatients, on le comprend très bien. Que les résidents qui résident dans des hôpitaux où tard ils peuvent être sollicités par des pathologies impossibles de prendre en charge, par manque de moyens ou à cause d’un matériel défaillant. N’goulou ils ont raison. Que les dentistes fassent un arrêt de travail n’dirou belli leur souci majeur est de retaper le sourire qu’on a perdu. Que les infirmières, confondues avec les femmes de ménage, peinent à retrouver leur véritable statut et que les ambulanciers, transformés en mécaniciens auto, fassent la grève. Oui khayyi, il y va de la santé publique. Que les enseignants, après tous ces ans saignants, demandent que la tutelle arrête de les tutoyer et désinfecte leur sale air, maâlich, puisse leur grève faire école. Mais que les vétérinaires promettent de bloquer l’Algérie, alors là, la ménagère s’en fout. Qu’ils paralysent les abattoirs, que la viande vienne à manquer, que les laitages désertent les étals, c’est le dernier des soucis du petit peuple. Tant qu’il y a du mermeze, de la tchicha et l’eau du robinet bof. En plus, savent-ils que l’essentiel des os qui servent à la benna de la chorba et que les abats de la douara proviennent de l’abattage clandestin ?
18 mai 2011
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