Le malaise qui frappe un peu partout le monde du travail, la désillusion qui renverse à tous les niveaux les derniers à traîner encore un quelconque espoir et la déception qui étale son voile, chaque jour, sur une partie plus grande de la société, doivent être considérés comme des signes sérieux d’un effritement qui hurle son nom. Et c’est ici que cela se passe, dans ce pays de merveilles dont les fleurs ont malheureusement appris à se faner à l’état de bourgeons et où la pluie continue à sécher avant de toucher le sol.
Il y a longtemps déjà que les mites rotatrices nous ont rongé les repères et il n’était nullement besoin que l’on perde encore l’objectif, seul et ultime recours pour une éventuelle correction du tracé, puis du trajet.
Sans repères et sans objectif, nous n’avons plus de référentiel : nous pouvons aller n’importe où et déboucher sur n’importe quoi sans trop savoir comment vérifier la sinuosité d’un parcours bêtement allongé ou l’irrationalité d’un effort naïvement éparpillé.
Où allons-nous ?
Perdus dans l’espace, nous ne pouvons que l’être encore dans le temps. Certains d’entre nous ne se sont même pas réveillés, alors que d’autres tentent de clouer la date à un mur qui ne tient plus en place. Mais où allons-nous donc de la sorte ?
A côté de tout ce tableau exposé dans une galerie sans issue, on tente de nous dire ou de nous faire croire que des changements sont à venir. Mais la ménagère qui tangue entre son couffin et son coup-dur ne comprend rien de tout cela. Pour elle, la politique ne trouve son expression que dans la marmita qu’elle se doit de préparer quotidiennement. Marmita qu’attend une famille nombreuse. Une famille sommée de dire bismillah avant la première bouchée et hamdoullah dès que la deuxième est avalée.
Une famille qui n’a que l’eau comme dessert sur une meïda désert.
12 mai 2011
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