Il avait un don exceptionnel pour réparer tout ce qui était mécanique. C’était un vieux de la vieille qui connaissait les équipements de l’usine mieux que quiconque. Son entreprise a tenté de le promouvoir dans un poste de responsabilité de gestion. « Non, avait-il répondu. Je suis ingénieur et ma place est dans les ateliers. Mon âge importe peu ! Donnez-moi le temps de transmettre ce que je sais aux jeunes nouvellement recrutés. Il y va de l’avenir des moyens de production ».
Devant son refus, bête et disciplinée, sa direction le pousse à la retraite. Après plus de trente ans de bons et loyaux services, il est dehors. Sa pension étant ce qu’elle est, il décide de créer une boîte de maintenance industrielle.
Voilà qu’un jour, son ancienne société rencontre un problème apparemment insoluble sur une de ses machines qui a coûté plusieurs dizaines de millions de dollars. Les jeunes vont tout essayer pour la refaire fonctionner, rien n’a marché. Après tous les « yakafaire, yavéka entretenir, yfalé pas , yzavékapa, yfokon, yfodra, savapa, sétépassa, séfo, sessafote, sépamafote, sékomssa, on arrive au yavékapa mettre le vieil ingénieur à la retraite. En désespoir de cause, yoraka lui demander de venir dépanner.
C’est ainsi qu’ils se décident à l’appeler, lui ce vieux qui, tant de fois par le passé, avait réussi à résoudre ce genre de problème. L’ingénieur à la retraite accepta de se pencher sur la panne. Il passa une journée entière à étudier et analyser l’énorme machine. A la fin de la journée, avec une craie, il marqua d’une petite croix un petit composant de la machine et dit : «Votre problème est là…» On remplaça le composant en question, et la machine se remit à fonctionner à merveille.
La société reçut alors une facture de 300.000 dinars de l’ingénieur. La jugeant un peu élevée, elle demanda une facture détaillée, et l’ingénieur répondit brièvement: «Pour une croix à la craie : 1 dinar. Pour savoir où la mettre: 299.999 dinars».
La morale de l’histoire, tirez-la vous-même.
17 avril 2011
Contributions