Ça va changer, et vasy : à défaut de retaper sérieusement l’ immeuble, on le badigeonne, on avale beaucoup d’argent, et… on ravale la façade. Pour clôturer l’opération dans la fête, l’éternel «karkabou» est convié. Cent choeurs et sans reproche, il se met à chanter, ça se met à chanter «couscous el-mir, ki bnine !».
Et tout est clôturé par des «festivalent becoup» Changement. Maître mot dans la bouche des immobiles. Et vas-y on change le discours. Le mépris remplace la démagogie. Le mépris est en haut du discours. Pourvu qu’il ne descende pas. Une épidémie de mépris pourrait tuer le reste du peuple qui a été épargné par le terrorisme. A vous citoyens d’applaudir et d’en rire : montrez vos dents, il leur sera plus facile de vous les casser. «Cassez le mur du silence, ô peuple bogosse», dit le discours. Cela fait «sans temps» que rakoum taklou fel matrag sans rien dire. Des fortunes se sont construites sous vos nez, et vous vous êtes tus, des «miaires» kaïds, le wali qui vient est plus oulai que celui qui passe… Et j’en passe.
«Tout cela on le sait », dit la plèbe tout haut en applaudissant.
Mais ce que vous semblez oublier, chuchote la plèbe el-ghoula aux oreilles de «ahl el-kahf», c’est qu’un certain octobre mille neuf cent quatre-vingt-huit, des gamins nus, des gars aux mains nues sont descendus dans la rue pour casser tous les symboles de la hogra. Mais des gars aux mains armées ont tiré sur ces gamins nus aux mains nues. Il paraît que ceux qui ont donné l’ordre de tirer ne sont plus l’Etat, ta, ta, ta.
Dire que Zabana est né aux portes de la ville que des vils ont tout fait pour transformer en grand cabar et , cerné par des mosquées où les imams demandent une augmentation de salaires
Maintenant, si tout cela fait partie des artifices de ce changement qui demeure maître mot dans la bouche des immobiles, soyez tranquilles, on sera toujours d’accord avec l’économie qui nous fera marcher. La légalisation du marché parallèle et toutes les autres initiatives qui retarderont l’effondrement de l’immeuble ravalé et maquillé et c’est tout !
15 mars 2011
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