Le commerce informel, ça marche. C’est toute la ville qui s’y met. Il ne se trouve pas un quartier où des espaces ne sont pas transformés en souks. Les étals à même le sol se multiplient et la circulation devient impossible. A ce train, nombreuses sont les rues et avenues qui se transformeront en piétonnières.
C’est vous dire que l’informel, ça marche. Ça ne marchera pas donc ! Ça marche aussi aux abords de l’emploi des jeunes. Plein de jeunes dossiers en main attendent leur tour pour pénétrer dans la tour des miracles pour créer leur entreprise. Ça marche là aussi, quoique quelques vieux réflexes sont toujours de mise. Il se trouve ceux pour qui l’attente n’est pas à l’ordre du jour. L’attente est effacée par la tante ou l’oncle qui connaît un quelqu’un responsable sous au sein de la tente de l’emploi des jeunes. Mais maaliche tant que ça marche, ça ne marchera pas !
Ça marche aussi pour ceux qui étaient coincés par la carte jaune. Cette carte qui donne le feu vert à tous les projets. Oui mais, et les autres ? Ceux qui ne sont pas concernés par cette mesure seront-ils embarqués pour le service militaire ? Ça ne marchera pas car, moralement, ils seront démoralisés et un soldat démoralisé c’est pas la joie. Sauf si, dans le cadre de la professionnalisation de l’Armée, on décide en haut lieu de supprimer le service national, alors là ça marche. Et ça ne marchera pas !
Les greffiers ont été augmentés, justice leur est rendue. Ça marche donc la justice. Car des juges sans greffiers ça ne marche pas !
Ça marche aussi pour les étudiants qui trouvent réponses à leurs revendications. Ça ne marchera donc pas. Les imams, eux, n’ont pas trouvé une tribune pour revendiquer le malaise du minbar. Ça ne marche pas et ça ne marchera pas !
En conclusion, ça marche pour l’instant, mais est-ce que ça ne marchera pas pour longtemps ?
6 mars 2011
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