C’est une véritable overdose de dinars. Comme si, tout à coup, il en pleuvait. Pas la peine ici d’en donner le montant, mais juste pour dire que chaque wilaya, et il y en a 48 jusqu’à preuve du contraire, a reçu son pactole. Pour ne pas faire des jaloux, ce sera à chacune un milliard de dinars qui seront déboursés par les banques au profit du Trésor aux jeunes promoteurs. Ben oui ! Faut avoir un projet pour pouvoir
avoir accès à la «salle au trésor». Mais à bien considérer les choses, combien sont ces jeunes qui ont vraiment des projets porteurs, qui peuvent avoir droit à un financement, qui peuvent être viables et durables pour créer de la richesse, du «Bénéf» et créer des emplois ? Faut bien sûr être très prudent là-dessus, car des projets autrement plus «musclés», qui ont reçu des centaines de milliards de dinars comme financements, ont lamentablement terminé leur triste saga dans les poubelles des banques ou chez le marchand de sardines en petites coupures de presse. Lancer les jeunes dans l’aventure du bizness, pour créer leurs entreprises, dans une conjoncture politique régionale marquée par des demandes de plus en plus insistantes pour de profondes mutations, par le départ précipité de deux des plus anciens dirigeants de ce côté-ci du monde, c’est assurément vu comme du marketing polico-commercial.
Pourquoi donner du pognon sous forme de subventions aux jeunes pour qu’ils aillent ensuite se casser les dents face à une administration qui fait tourner même un âne en bourrique, au lieu de le leur virer sur leurs comptes, et qu’ils aillent ensuite se faire voir ailleurs en allant grossir les rangs de la glorieuse diaspora à l’étranger. De cette manière, tout le monde aura réussi son coup: les banques pourront, dans une dizaine d’années, récupérer leurs crédits sous forme de transferts de devises, les jeunes aventuriers vivront là où ils pensent trouver le «nirvana», et les géniteurs de projets pour jeunes pousser un «on a réussi». Y a pas à dire, sur ce coup-là, trop d’argent pourra, en outre, faire apparaître de féroces appétits, même au niveau des administrations qui vont gérer ces projets. Pour le répit, même politique ou moral, de tout un chacun, c’est pas encore gagné. Mais, ne faisons pas la fine bouche et faut applaudir cette manne financière qui coulera à flot le long de robinets de banque hier encore à sec. Quel miracle peuvent susciter les jeunes, ces vernis à qui on a donné tout par les temps actuels. Sauf, bien sûr un visa.
3 mars 2011
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