Il était fâché avec sa copine et c’était l’occasion de lui faire la surprise, espérant la réconciliation. Douche. Coiffeur. Goummina. Chedda. Parfumé, le cœur battant le âalaoui, il était sur son trente et un, ce huit mars à midi pile, face à la sortie de l’administration où elle bosse.
Les premiers travailleurs commençaient à sortir. Il savait qu’elle était toujours parmi les derniers, son bureau se trouvant au dernier étage. C’est elle ? Non Là, pas de doute, c’est elle.
Il la reconnaît par sa manière à elle de porter le hijab. Toujours style. Il fait un pas pour lui montrer qu’il est là. Elle se détache de ses copines pour lui signifier qu’elle l’a vu. Elle prend la petite ruelle déserte qu’ils empruntent chaque fois qu’ils sont ensemble. Car, il n’est pas question qu’il l’aborde dans les environs du boulot. Que diraient ses collègues ? Il le sait. Il la suit. Elle ralentit le pas. C’est le signal autorisant l’abordage. Kiraki, kirak, ça va, ça veut
- Je suis venu t’inviter au resto.
- Oh que c’est gentil
- C’est la «sainvalantin», un peu de guemna ne fait pas de mal. Mais c’est surtout, pour me faire pardonner mon comportement de la fois passée
- Machi mouchkil .
Hors-d’œuvre, entrée, plat de résistance, dessert et ça finit chez le fleuriste.
- Tu sais, c’est pas évident de rentrer chez moi des fleurs à la main.
- Ils sont vraiment à côté tes parents, y a pas de mal à connaître un garçon, surtout quand c’est du sérieux. Il faut que tu leur expliques. Les temps ont changé. Moi, j’ai tenu à t’offrir ces fleurs… Maintenant, tu en fais ce que tu veux.
Ils se séparent «A plus, à demain !».
A deux mains, il secoue sa sœur la tenant par le col de son veston en cuir.
- Bla dine emmouk, soit tu me dis qui t’a offert ces fleurs, soit je te tue. C’est sûrement un homme ? C’est un homme, oui ou non ?
- C’est ta copine. Je l’ai rencontrée, elle avait peur de grimper chez elle avec les fleurs que tu lui as offertes.
Ya khi baggar !
14 février 2011
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