Un Algérien se lève le matin et se dit : «Je vais changer mon pays en un pays pour tous». Il ouvre la porte, prend un stylo et des chaussures et descend vers l’Algérie, sans chiffres, sans garde du corps, sans discours prépaid et sans mensonges. Premier geste, après celui de retrousser les manches et de
demander la parole au lieu de la confisquer : dissoudre les «Services». Les restructurer et leur assigner la mission claire de défendre le pays contre l’extérieur et pas d’essayer de le dominer à l’intérieur. En second, il appelle les Ouyahia, les Belkhadem et tous les Zerhouni imaginés par la génétique pour leur dire : «On ne vous enlève pas le salaire mais on vous enlève tout le reste». Ensuite, le même Algérien, de plus en plus algérien, appellera les partis politiques et les divisera en deux. Ceux qui s’opposent pour s’opposer se verront offrir un mur penché à soutenir, de quoi les occuper jusqu’à la vieillesse. Ceux qui s’opposent pour s’opposer au pire se verront dotés de nouvelles chaussures, d’un drapeau et gratifiés d’un large sourire de reconnaissance. Le reste, c’est-à-dire les partis nés avec un coup de téléphone, se verront dispersés vers l’ANSEJ et la rééducation culturelle. Ensuite, le même Algérien, déjà héros de son peuple qui commence à y croire, donnera un ultimatum à la Télévision : soit elle épouse la terre avec sa langue, soit elle disparaît à jamais. Du coup, emporté par l’or qui naît de ses propres mains, cet Algérien héroïque, dont on photocopiera les portraits partout dans le pays, dissoudra l’APN et le Sénat, organisera de nouvelles élections, demandera aux ministres d’avoir moins de 50 ans et seulement un chiffre à la bouche et une pelle à la main. Des TV privées seront appelées à secourir la vérité blessée et séparée de l’exactitude et la liberté sera la première épouse de chaque homme et la fille aînée de chaque femme. Fier, enfin élu par le ciel et la terre, cet Algérien ira encore plus loin que tous les ancêtres réunis en une seule pétition, en déclarant que l’indépendance est à refaire en mieux, l’histoire est possible pour tous, le 05 octobre est une journée chômée et payée, la religion, une affaire entre le ciel et chaque homme, l’Algérie est pour tous, le pétrole est pour chacun et le ministre de l’Education sera élu et pas désigné et sera jugé au bout de deux ans si nous ne marchons pas sur la lune. Il reconnaîtra l’Etat victime du Pouvoir et le Pouvoir victime de ses hommes et s’excusera pour tout ce qui s’est passé et qui s’est passé en marchant sur nos corps. Les walis seront choisis par le peuple et l’argent des impôts et des oeuvres sociales surveillé par tous. La décennie noire sera soumise à un commissaire aux comptes et la réconciliation se fera au cas par cas et selon la surface de chaque cœur touché. A cet homme, répondra alors une immense clameur venue de plus profond que les gisements d’hydrocarbures, saluant en lui l’Algérien attendu depuis longtemps et qui rentre enfin chez lui en rajeunissant à vue d’œil, lui et son peuple. Il sera aimé, adulé, payé avec nos prunelles et on se souviendra de lui comme du premier souvenir heureux de tous.
C’est vous dire qu’il suffit de rien, aujourd’hui, pour entrer dans l’histoire ou en sortir. Simplement du courage et le courage d’être le premier. Cet Algérien existe et il a le choix : devenir l’Emir Abdelkader ou devenir son cheval oublié à Ghazaouet et vendu en viande hachée.
8 février 2011 à 18 06 32 02322
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