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17E ÉDITION DU «MAGHREB DES LIVRES» Témoignages sur la révolution du jasmin en Tunisie

8 février 2011

LITTERATURE

Des intellectuels tunisiens ont apporté dimanche à l’Hôtel de ville de Paris leurs témoignages sur la forte protestation populaire ayant conduit au départ du président Ben Ali et aux mesures prises par le gouvernement de transition pour réussir sans heurts le passage à la démocratie.

Moment phare de la 17e édition du «Maghreb des livres», dédiée cette année à la Tunisie, cette rencontre placée sous le thème «la parole retrouvée» a donné lieu à des témoignages d’une vérité cinglante sur le régime du président déchu Ben Ali copieusement décrié par l’ensemble des Tunisiens qui, par une conjonction de plusieurs forces, ont bousculé un régime où l’expression était bâillonnée. Le professeur Mahmoud Ben Romdhane, de l’université de Tunis, fondateur et ancien président de la section tunisienne d’Amnesty International, a témoigné en sa qualité de porte-parole d’une quinzaine d’intellectuels et d’universitaires, représentant la classe intellectuelle tunisienne, invités à apporter leur témoignages et point de vues dans le cadre de salon littéraire. Il est ainsi revenu sur la période Ben Ali où, a-t-il dit, «seule la cooptation et l’allégeance étaient admises», soulignant que tous les espaces «étaient hermétiques aux intellectuels». «En raison de cette fermeture, les intellectuels qui n’ont pas choisi la voie de l’allégeance, ont opté pour d’autres voies pour ne pas se soumettre et choisir des domaines désamorcés», a-t-il dit. «Ils ont alors parlé ou traité de choses importantes, mais pas de la Tunisie. L’islam et d’autres thèmes génériques qui permettent au moins de travailler noblement, sans être coopté, sans être allégeant mais qui permettent aussi de contribuer à la réflexion universelle», a-t-il dit, soulignant que l’enseignement des sciences politiques est interdit en Tunisie. Pour ce militant des droits de l’homme, «tous les agents sociaux, étaient conscients que la démocratie était la seule voie pour sauver la Tunisie et lui permettre de participer à l’avenir du monde», ajoutant que si le mouvement social a explosé, «c’est par ce qu’il n’était pas intégré dans les appareils politiques existants». «Ce fut un mouvement spontané animé par un désenchantement de plus en plus profond face à l’absence de perspectives qui commença par un sacrifice suprême : l’immolation d’un diplômé, pauvre», a-t-il rappelé. travers le cas de Mohamed Bouazizi, a expliqué Ben Romdhane, «il y a eu l’identification de tous les Tunisiens qui ont considéré que ce jeune homme qui avait accepté un travail qu’il pouvait considérer comme indigne de sa formation : vendeur à la brouette de fruits et légume n’était même plus en mesure d’exercer cette profession pour venir en aide à sa famille. Sa brouette lui a été saisie et il a reçu une gifle. Il n’avait plus d’autres solutions pour échapper à l’indignité que de s’immoler». Sur la transition démocratique,. Ben Romdhane a expliqué que la Tunisie s’est dotée d’instituions qui vont lui permettre de la réussir. Ainsi, a-t-il poursuivi, une commission d’enquête sur les violations massives commises par les forces de sécurité été mise en place pour juger les coupables, pour que les forces de l’ordre «soient respectueuses des droits des citoyens y compris dans ce maintien de cet l’ordre». Une commission du contrôle de la corruption, de la prévarication et du népotisme a également été nommée pour veiller «à ce que plus jamais la Tunisie ne soit soumise à la corruption» et un comité de la transition démocratique appelé Comité de la réforme politique, a en outre été instauré. Celui-ci a en charge l’abrogation de «toutes les lois liberticides» et l’élaboration de lois permettant à la Tunisie «d’aller vers des élections libres transparentes et compétitives et d’avoir à tous les niveaux une direction qui soit issue du peuple», a ajouté cet intellectuel qui estime que la révolution « n’est pas un long fleuve tranquille» et que le chemin «est semé d’embuches». Deux jeunes tunisiens ont également apporté leurs témoignages lors de cette rencontre dédiée à la parole retrouvée. Fatima, une jeune tunisienne a affirmé qu’Internet et Facebook ont joué un grand rôle dans le déclenchement de cette gigantesque contestation. «Ces réseaux sociaux, qui réunissaient quelque 20 000 adhérents tunisiens contestataires du régime de Ben Ali, ne savaient pas comment traduire cette contestation sur le terrain et il a fallu le geste de Bouazizi pour l’exprimer», a-telle affirmé. «On n’arrivait pas à exprimer le raz-le bol général et l’acte du 17 décembre de Bouazizi qui s’est sacrifié pour nous tous et qui a vraiment exprimé ce raz-le-bol a été le catalyseur de cette révolte et, du coup, la rue s’est exprimée et le rôle de Facebook a alors été de relayer cette information», a expliqué Fatima.Youcef a, pour sa part, déploré le fait qu’il y a eu toujours «deux paroles en Tunisie, la parole du pouvoir et la parole du peuple qui ne se sont jamais rencontrées». Il s’est également interrogé sur la nature du terrain sur lequel vont devoir s’exprimer les Tunisiens à l’avenir, sur Internet ou les institutions ainsi que sur le rôle des médias pour structurer cette parole et le métier de journaliste qui, selon lui, doit être «totalement réinventé », dénonçant dans la foulée l’absence d’investigations et d’enquêtes. À la faveur de cette rencontre, le maire de Paris Bertrand Delanoë, a annoncé qu’il saisira prochainement le Conseil de Paris pour proposer la dénomination d’une rue qui portera le nom du jeune Mohamed Bouazizi.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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