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Le JT, un soporifique conte de fée par Farouk Zahi

4 février 2011

Contributions

En ce vendredi du
28 janvier, pendant que toutes les chaînes satellitaires occidentales et Al
Djazira transmettaient en live la révolte des bords du Nil, notre vénérable
télévision a été, dans son journal de 20 H, d’une cynique paranoïa prenant le
téléspectateur pour déficient mental. L’on nous dira que ce n’est pas nouveau
dans les arcanes du Boulevard des …( il vaut mieux, par respect pour leur
sacrifice, taire la dénomination de ceux qui se sont élevés contre le déni).
Dans cette parodie informative, la présentatrice, cachait mal son malaise, et
c’est le moins que l’on puisse espérer d’une journaliste professionnelle qui
doit suivre, comme tout citoyen arabe, les soubresauts existentiels de ses
propres congénères.
Suite...

 A part l’information vite expédiée sur le
nouveau gouvernement libanais de Najib Mikati au milieu du journal, le
téléspectateur, en attente d’une nouvelle concernant directement le devenir
immédiat du pays, est une fois encore ravalé au rang d’esprit immature. Quant à
ce qui se passe au pied des Pyramides, motus et bouche cousue, comme si les
frères de «la Mère de l’univers» s’étaient privés de casser du sucre sur le dos
des Algériens et dans toutes les phases de leur histoire pour se croire
astreint à une quelconque réserve.

Au summum de
cette déferlante des masses arabes sans précédent, terminologie, longtemps,
galvaudée par des régimes dits révolutionnaires et outrageusement spoliée par
des flonflons de sérail, la vénérable lucarne, glisse sur l’événement avec une
indécence à la limite du mépris. A croire que le téléspectateur algérien, placé
dans une bulle aseptisée, risque la contamination si de pareilles informations
lui sont livrées. On aura droit à une brève élégie sur Laghouat que, Moufdi
Zakaria en transe lyrique, lui aurait dédiée. On nous parlera de l’enracinement
du palmier dans la mémoire collective, et sans transition, la vallée du M’Zab
se déroule sous nos yeux comme un sempiternel poncif. Un historien local nous
apprend même que la cité ibadite est dirigée par «El Achira»( clan).Au nombre
de neuf(9), représentés chacun au conseil de «El Azaba» (conseil des sages),
ils régentent la vie communautaire. Après ce que l’on croyait être une simple
digression, on passe à l’art de l’enluminure arabo-andalouse dans laquelle
excellent des jeunes artisans soutenus par le crédit ANSEJ. Ces jeunes veinards
ont, tout de même, la chance d’être au cœur de l’événement historique que va
abriter cette année, la capitale des Zianide.

Ouvert par la
reconstitution des stocks d’orges pour les éleveurs, le journal, habituellement
long, se termine par le concert de Hamidou au «Mouggar» et le premier salon de
l’artisanat traditionnel de Batna qui se déroule à la maison de la culture.
Fermée il n’y a pas si longtemps aux créateurs dit-on, elle s’ouvre aujourd’hui
à la poterie et autres broutilles domestiques, cardache (carde) et guerba
(outre en peau de chèvre) bien mis en évidence. Ainsi s’achevait le 20 heures
du vendredi 28 janvier de l’an de grâce 2011. Dans une triste tentative de
sauver la face, le journal de la mi- journée du 30 janvier de Canal Algérie,
montre enfin, la rue «assoupie» du Caire sous l’œil vigilant de blindés,
contextuellement, anachroniques.

 Jusqu’où ira notre duplicité face aux graves
dérives que chacun de nous peut constater dans son environnement quotidien? Un
wali qui fait une parodie de choix de terrain pour une virtuelle structure
universitaire en mystifiant son monde, à la veille de son transfert vers une
autre wilaya. Un ministre qui promet de résoudre un problème et qui l’oublie faisant
fi de toute éthique, même pas politique, mais simplement humaine de la parole
donnée. Un journaliste qui ne croit pas à ce qu’il débite effrontément sous
l’œil goguenard de son chef de rubrique rédactionnelle qui l’envoie au charbon
et sans état d’âme.

Un recteur
d’université qui reconnaît implicitement les préjudices causés par son
prédécesseur en les amendant, comme si ce dernier «gouvernait» en solitaire. La
cerise sur le gâteau est, certainement, cette surprenante confidence qu’aurait
faite, un membre du gouvernement, à la veille supposée de son départ. Tout en
faisant ses «cartons», il se laisse aller à un quotidien francographe à grand
tirage pour dire, sans ambages, que : «l’instruction qu’il reçoit du Premier
ministre peut être remise en cause par un conseiller de la Présidence… qu’en
conseil du gouvernement, certains de ses collègues ne se parlent plus… Certains
directeurs, présumés être sous sa tutelle , échapperaient totalement à son
autorité… et qu’il est parfois informé de la vie de son département par la
presse comme n’importe quel quidam…». Que peut inspirer cette longue tirade ?
Elle ne peut, en aucun cas, inspirer de la compassion, encore moins du respect.
Fallait-il attendre le jour du départ pour se fondre en confidences pleurnichardes
ou fallait-il se retirer dignement, même avec fracas, comme d’autres l’ont fait
avant lui et qui n’en sont pas morts.

Maintenant que
les émeutes se sont, momentanément, tues, de surprenantes déclarations
ministérielles viennent déchirer le silence désespérant observé jusqu’à
l’heure. C’est ainsi que l’on apprend que Algérie Télécom et Algérie Poste vont
confirmer à leur poste de travail près de 12.000 «harraga» du pré emploi. Le
département de la Santé, a, enfin, trouvé la ressource financière pour payer
leurs arriérés de salaire, à des milliers de nouvelles recrues non rémunérées
depuis treize mois. Le département de l’Energie et des Mines, avance la
possibilité du secteur d’ouvrir 200.000 postes d’emploi. Renchérissant sur les
déclarations de ses collègues, celui du Tourisme annonce plus de 300.000
emplois dans le secteur à l’horizon 2014. En se découvrant des vertus soudaines
de communication, les acteurs de la vie politique et administrative semblent
dire, à travers leurs interventions, que les jeunes désœuvrés n’auraient jamais
du s’impatienter pour leur avenir, puisque qu’ils y travaillent. Pour consacrer
les canaux de communication avec le public, deux wilayas, viennent à peine
d’inaugurer des sites web en «avant première» dit-on.

Dans sa
déclaration à la Chaine 3, l’un des deux walis, a eu la condescendance de
prévenir la population qu’il traitera lui-même, les doléances transmises par
courrier électronique. On se demande comment les cellules de communication
faisaient-elle pour rester à l’écoute des administrés ? La politique du
développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) à
laquelle un département est consacré, n’a-telle pas encore brisé
«l’isolationnisme» bureaucratique des citadelles administratives ? Si l’utilisation
du réseau «Internet» est de la seule initiative individuelle, le réseau
«Intranet», par contre, doit être imposé comme une obligation institutionnelle
non négociable. L’opacité dans laquelle fut, durablement, confinée la chose
publique doit être supplantée par de la visibilité élevée au rang de vertu
cardinale, sans cela, l’exclusion abusive en fera, si ce n’est déjà fait, une
propriété privée ou un bien «Arch». Quel serait le motif opposable au refus de
recevoir en audience son électeur ou son administré ?

S’il est établi
que l’élu local ne peut à lui seul octroyer le logement et le travail, il peut
largement participer à l’intercession auprès des secteurs en charge de ces
épineux dossiers. Mais faut-il aussi, qu’il expurge sa fonction de toute teinte
népotique ou clanique et qu’il ne se range pas, ostentoirement, du côté de
l’Administration, car ce n’est pas le mandat de ceux là mêmes qui l’ont élu. Le
mythe du décideur infaillible, longtemps, colporté par les journaux télévisés a
fondu, comme neige au soleil, sous les coups de boutoir de la malvie. Aux
dernières nouvelles, le premier Ministère aurait instruit les opérateurs
nationaux pour lever le pied en matière d’investissements. S’est-on, enfin,
rendu compte que tout n’est pas infrastructures et équipements? La
problématique résiderait, probablement, dans l’appartenance citoyenne que
seuls, le revenu ou l’emploi peuvent promouvoir. Dès lors, les idéologies
partisanes des uns et des autres, n’auront que leur propre parterre pour sévir.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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