« La faiblesse des plus grands esprits, c’est de vouloir être prophètes ». Nisard
On n’écrit que dans le besoin. Depuis quatre ou cinq années, la vie quotidienne dans notre pays s’est amplement détériorée, la mal vie s’est répandue dans toutes les âmes, parmi les riches ou pauvres, jeunes ou vieux, femmes ou hommes, instruits ou incultes une malédiction. Le mal est toujours venu par quelques hommes de génie.
Un Etat ou un gouvernement ou un pouvoir, où une combinaison de ces trois composantes de notre nation est muet, inerte, qui ne répond à aucune sollicitation de la part des citoyens, de sa population, même quand il est directement interpellé dans le cas de la « hogra » ou l’abus de pouvoir, la malversation, la corruption, la médiocrité, les scandales à ciel ouvert, etc. La trame de l’argumentation demeure sèche et aride. Ce gouvernement est couramment interpellé par des placards publicitaires, des appels au Président, aux ministres, des articles dans certains quotidiens nationaux etc. Quant aux mass médias lourds, radios et télévision, ils sont interdits aux contribuables qui payent leurs redevances dans chacune des factures trimestrielles de la Sonelgaz. On aime mieux être aveugle que de connaître son faible. C’est vrai, dans l’histoire contemporaine, il a été parfois prouvé que, dans l’ordre politique, la dictature avait assuré la stabilité et la prospérité de certains Etats.
A l’âge des miroirs acoustiques, du brevet du génome, l’Europe dans l’espace avec son agence spatiale ESA, de l’accélérateur des particules du centre européen de recherche CERNE, de la nano-physique et de tout le développement technologique, social, économique (sans la crise qui a secoué les mondes économique et financier), au lieu de libérer les esprits, les corps, les âmes tout en veillant au bon équilibre et à l’harmonie de la vie dans le pays, se consacrer essentiellement aux problèmes de la santé du citoyen, de son éducation, de son administration et des problèmes ou fléaux de la jeunesse algérienne, le chômage, la drogue, l’oisiveté le vis de tout les maux, le gouvernement algérien s’est donné le rôle de se procurer ou d’importer de la pomme de terre de qualité douteuse, de l’huile de table, du lait en poudre qu’il faut diluer pour le vendre en sachets, de la tomate concentrée, du blé, de la farine, du sucre blanc, rouge, synthétique, du café torréfié, moulu ou non. Notre situation sociale est caricaturale. Les responsables, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et leur coeur à celle de la nature. Le choix des hommes qui dirigeront ce pays doit se faire impérativement et démocratiquement.
Comment et pourquoi on peut nommer un ministre qui n’est pas le plus compétent dans sa spécialité ? Comment et pourquoi on peut nommer un ministre de la santé qui n’est pas un spécialiste, un professeur leader dans la santé ? Comment et pourquoi on peut nommer un ministre de la pêche qui, peut-être, n’a jamais touché à une « canne à pêche » ? Comment et pourquoi on peut nommer un directeur de l’office des céréales ou un ministre du commerce qui, une seconde fois peut-être, ne sait pas combien coûterait, dans 35 mois, un kilo de semoule à 35 DA qui s’apprécie (ou s’actualise) en moyenne à un taux de 17, 39% par an ? Toujours, comment et pourquoi on peut nommer un directeur de l’office du lait qui, peut-être, ne sait pas combien coûterait, dans 5 mois et 9 jours, soit à la fin du mois de juin, juste avant son départ en grandes vacances vers, peut-être, une destination exotique aux frais des contribuables, un kilo de poudre de lait, qui pourtant se déprécie (surproduction) sur le marché mondial ? Comment et pourquoi on peut nommer un directeur financier qui, peut- être, ne sait pas déterminer un pourcentage, une simple règle de trois, du niveau de l’ancien primaire ou le primaire primitif ?
Comment et pourquoi on peut nommer un directeur d’hôpital qui ne soit pas le meilleur des gestionnaires ? Comment et pourquoi on peut nommer un administrateur qui ne soit pas le plus aguerri parmi ses collègues ? Comment et pourquoi on peut nommer un recteur d’une université qui n’est pas parmi les meilleurs de ses professeurs ? Comment et pourquoi on peut nommer un président d’une union de population qui n’a été qu’un citoyen fonctionnaire désigné par sa tutelle syndicale ? On ne fait que parachuter des responsables incompétents de tout bord pour massacrer ce pays ou ce qu’il lui reste d’entité. Il n’est nommé que l’adulateur zélé. Quelle est cette main locale ou étrangère, qui nomme et ne démissionne pas les incompétents ? Le fanatisme n’est pas une erreur, mais une fureur aveugle et stupide que la raison ne retient jamais. L’homme a su dompter par « l’esprit » les animaux qui le surmontaient par la force ; il a su discipliner leur humeur brutale et contraindre leur liberté indocile. La déchéance a atteint son paroxysme dans notre ville de Blida. Selon ce qui était rapporté dans les journaux, l’ancienne unité SN. SEMPAC lors de son passage en société autonome et indépendante de l’Etat, s’est attribuée un président-directeur général, qui n’était qu’un ancien « gardien » muni de son gourdin. Des milliards de dinars ont été dilapidés de cette entreprise nationale qui a été déclarée en faillite. Comment et pourquoi on interdit à un peuple de choisir son maire, son wali, son commissaire de police etc.
par un vote transparent et démocratique? Dans notre pays, d’énormes disproportions de fortune qui appauvrissent tout un pays pour enrichir quelques habitants, sèment la misère autour de l’opulence. Comment notre peuple, qui doit normalement son bien-être à son gaz et pétrole, changeant la réalité contre l’apparence, s’appauvrit à l’instant qu’il peut s’enrichir? Pourquoi le président de la République ne répudie pas ce gouvernement qui a échoué dans toutes les missions, même celle d’allouer des arriérés financiers aux fonctionnaires de l’enseignement? Alors là, les jeunes chômeurs peuvent patienter pour l’obtention d’un RMI, revenu minimum d’insertion ou d’une allocation de chômage jusqu’à la venue d’un « Rocard algérien ». Il y a des hommes qu’on appelle grands parce qu’ils représentent leur époque et la réfléchissent telle qu’elle est. D’autres sont grands parce qu’ils ont l’étonnant privilège de réfléchir en quelque sorte l’avenir. Ils expriment les pensées qui seront celles de tout le monde deux ou trois siècles plus tard.
L’Algérie n’étant pas stérile, le Président, un indépendant, doit lancer un « appel à candidature » aux postes de nouveaux ministres de moins de 40 ans pour former un nouveau gouvernement. C’est urgent, au moins pour un changement et un apaisement des esprits tournés. Dans la négative, osons proposer le ministère du commerce à un groupe mondial de la « grande distribution », un distributeur avec son oiseau rouge. Les nostalgiques de l’ancien système seront réconfortés par sa couleur. La vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement.
Les oueds tant vantés demeurent sans nom et sans gloire mêlés dans la mer avec les ruisseaux les plus inconnus. La gloire ! Quelle fumée plus capable de faire tourner les meilleures têtes ? Faites de notre peuple un voluptueux, un galant qui veut de l’amour et de la politesse et non un intrépide, grave et cruel, un féroce et bouillant. Pourquoi nous avons tant de peine à gérer Une règle pourtant simple est à appliquer: il suffit de démocratiser la vie des citoyens. Faites que notre « alimentation générale » soit fine !
*Universitaire
28 janvier 2011
Contributions