Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
«Les dominos» font désormais peur
Les régimes arabes ont peur de ce qui est aujourd’hui appelé la contagion tunisienne en référence à la «révolution du Jasmin». Ils ont peur parce que les mêmes causes génèrent toujours les mêmes conséquences.
Ils ont peur parce qu’ils n’ont pas su, depuis leur indépendance, à offrir à la jeunesse les projets qu’il fallait au moment où il le fallait. Ils ont peur parce qu’ils sont impuissants devant l’immolation qui se propage, nouvelle expression «pacifique» puisqu’elle ne touche à aucun édifice de l’Etat et ne viole aucune propriété privée. Ils ont peur et leur silence en est la preuve alors que des pays comme la France impliquée jusqu’au cou dans le malheur des Tunisiens, trouvent pourtant le courage de parler. C’est que les régimes arabes ne fonctionnent pas comme le reste du monde. Le Colonel libyen, est la parfaite illustration de cet état d’esprit arabe et cette vision complètement dépassée de nos jours. Certes, les propos d’El Keddhafi sont ridicules, insultants et inappropriés. Mais le guide de la révolution libyenne possède-t-il le courage politique de dire les choses autrement ou de se désolidariser de son «ami»? Même, l’ex-président Ben Ali obéit à cette logique arabo-arabe qui fait presque unanimité. Ben Ali a choisi la fuite abandonnant le bateau Tunisie. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il n’a pas le courage ni les moyens de faire face à une situation qu’il avait pourtant lui-même provoquée. Ailleurs dans le monde arabe, on refuse d’enfoncer le clou et de condamner Ben Ali. Certains ont choisi d’être de son côté, d’autres, les déclarations approximatives qui ne les engagent en rien car ils se sentent tout aussi coupables. Le pire, c’est que l’Occident se réjouit déjà de ce qui risque d’arriver et continue d’anticiper, de par les déclarations, les analyses et parfois par la suggestion en diffusant en boucles les images de la misère, sur une révolution générale selon la théorie des dominos.
22 janvier 2011
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