Il était une fois, dans les profondeurs de l’océan, une sirène mélancolique parce qu’elle est l’unique spécimen de son espèce et, pour cette raison, solitaire. Le gros requin bleu qui passait par là lui demande pourquoi elle était en train de pleurer.
«J’en ai marre de jouer avec des poissons peureux et des dauphins ennuyeux !» répond la sirène. Alors le gros requin bleu dit à la sirène : «Làhaut, il y a des êtres étranges qui te ressemblent mais leur queue est curieusement divisée en deux. Les malheureux nagent sur une terre hérissée de cailloux sans aucune goutte d’eau. En plus, ils ont des poumons déformés qui éclatent s’ils sont privés d’air. Si tu veux te distraire, tu peux aller les admirer de loin, mais ne t’approche pas trop. A cause de leurs nombreux handicaps, ils sont devenus un danger pour toutes les espèces.» C’est ainsi que commence le conte «La sirène égarée» de Nora Adel. Ce conte est le premier du recueil intitulé Contes de la rose des vents paru dernièrement chez Oasis Editions (Alger). «Le roi vipère» est l’histoire d’un roi qui «quand sonnent les douze coups de minuit» se transforme en vipère. Les autres contes du recueil, sont «Le sultan et le pêcheur», «Les deux dames», «Le petit vampire » et, enfin, «Les ogres». Chez le même éditeur, Nora Adel a publié un recueil de onze nouvelles réunies sous le titre Les rendez-vous. Mais dans la présentation de l’ouvrage, on nous avertit que ces onze nouvelles qui sont autant de rendez-vous ne sont pas toujours heureux. «Rendez-vous avec l’erreur, la mort, l’injustice, la peur, la lâcheté, la perfidie, les remords… Autant de raisons à la déraison que Nora Adel nous conte avec la méticulosité d’un style incisif, aux ciseaux de dentellière, qui ne fait pas dans la fioriture.» Les deux livres ont été publiés avec le soutien du ministère de la Culture dans le cadre du Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des lettres. Nora Adel est enseignante en mathématiques. Mais sa vraie passion, c’est l’écriture. Ainsi, elle a publié plusieurs nouvelles dans les journaux. Elle a également publié en France deux autres recueils de nouvelles, Le candidat chez l’Harmattan et Secrets de femmes chez Bénévent. Parmi ses écrivains favoris, elle cite les noms de Camus, Andersen ou Assia Djebar. Concernant l’art de l’écriture, elle fait sienne cette citation de Mallarmé : «Tout écrivain complet aboutit à un humoriste», en expliquant que «tout écrivain qui ne veut pas lasser son lecteur, ni le déprimer, doit utiliser l’humour ».
K. B.
Source de cet article :
22 janvier 2011
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