Le Carrefour D’algérie
date();Lundi 17 Janvier 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Un mardi comme les autres !
Le ministre de l’Intérieur a dit «non» à la marche de mardi, devant être organisée par le RCD. Celui-ci s’entête et tient à sa marche qui est prévue samedi prochain. On avance toujours l’argument «sécuritaire» et «l’infiltration des terroristes».
Et pourtant, cette loi interdisant les marches a été initiée en 2001 par le gouvernement de Benflis, une loi visant tout simplement de mettre un terme à la protestation à Alger après la mort de Bouguermouh. Cela n’avait rien à voir avec la protestation. Et pour rappel, il avait été organisé une importante marche à Alger avec de légers incidents et les terroristes n’ont pas intervenu. Finalement de quoi a-t-on peur? Le pouvoir a peur que les Algériens reprennent goût à manifester, car c’est un mouvement «irréversible» pouvant aller jusqu’à demander le départ de l’exécutif. Les émeutes n’ont rien à voir avec la hausse des prix de l’huile et du sucre, car la majorité des jeunes protestataires ne travaillent pas et donc ne connaissent pas les prix. Il y a un malaise politique où l’Algérien a peur de l’avenir. Nous ne savons pas de quoi sera fait demain tellement que l’on nous a noirci le tableau? Le pouvoir aurait dû autoriser cette marche en demandant au RCD et autres organisations de se contenter d’un sit-in ou d’appeler le peuple à ne pas trop «envahir» Alger en autorisant des manifestations à travers le pays. Le pouvoir ne devrait pas avoir peur de ses enfants. Le meilleur exemple nous est venu de la Kabylie où le jeune Toufik, enlevé par les terroristes, a été libéré grâce à une imposante marche des citoyens. On ne devrait pas avoir peur car c’est un peuple qui a refusé de plier l’échine et rejeter le plan machiavélique des intégristes. Ce n’est pas un appel d’un sanguinaire qui fera changer l’Algérien de son attachement à sa République, sa terre ainsi que son désir de liberté. Le pouvoir a oublié l’engouement des Algériens pour leur Equipe Nationale de football. A cette époque, on aurait dû aussi interdire l’«explosion» de joie dans les rues si l’argument terroriste tenait la route. Il est impératif de tirer les leçons nécessaires des émeutes et de ce qui se passe juste à côté de chez nous!
17 janvier 2011
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