Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
Le couffin de la République
Le couffin pour l’Algérien, c’est presque une identité, sans quoi il est perdu. Il est un repère dans la vie qu’il mène chaque jour comme une bataille que l’on gagne ou l’on perde, selon les caprices du marché et l’instabilité d’une mercuriale incontrôlable. L’on saura que telle bataille est gagnée dès lors, qu’il s’affiche fièrement avec son couffin bien rempli. Autrement, la défaite
impose la discrétion et le rasage des murs. C’est que le couffin a pris le dessus chez les Algériens, qui possèdent désormais tous un couffin dans la tête, leur dictant leur comportement, décidant de leur vie et les poussant de temps à autre à se révolter contre ceux qui tentent par leur vision à les étouffer et à les tuer. La pire des erreurs c’est de vouloir séparer l’Algérien de son couffin, le sevrage est un jeu dangereux, qui pousse à commettre l’irréparable. D’ailleurs, l’Algérien ne travaille pas pour s’affirmer, ni pour montrer de quoi il est capable, non, il travaille pour satisfaire un instinct primaire qui, au fil du temps, a pris le dessus sur tous les besoins, les rêves et les fantasmes, celui de remplir son couffin, pour se remplir ensuite la panse. C’est pourquoi, on le voit courir dans tous les sens, s’arrêter devant tous les marchands, dépenser tout son argent et oublier tous ses autres priorités. Une fois le couffin tant adulé garni, il rentre satisfait, ruiné mais satisfait d’avoir gagner une bataille. Et quand l’Algérien n’arrive pas à remplir ce couffin si précieux, il est dans tous ses états. Il est prêt à toutes les démences. Il peut même faire chuter des Républiques. Certains décideurs l’on compris, un peu tard, certes, mais ils ont compris qu’il existe entre l’Algérien et son couffin un lien très solide sur lequel il ne faut surtout pas trop tiré. Ils ont compris enfin, qu’en sauvant le couffin de l’Algérien, c’est la République qu’on épargne, c’est la pérennité qu’on garantit. Alors… autant sacrifier quelques milliards et gagner cette pérennité si difficile à maintenir par temps de crise où, souvent les couffins sont désespérement vides.
13 janvier 2011
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