Le Carrefour D’algérie
date();Mercredi 12 Janvier 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Ce n’est pas la faute aux autres!
Les émeutes en Algérie ont été comme un indicateur de la faillite de tout un système politique. Les analystes refusent de faire le «parallèle» entre les émeutes de ce mois et les événements d’Octobre 1988, car à cette époque le pays était en faillite tant économique que politique. Aujourd’hui, l’Algérie est «riche»
grâce à la rente pétrolière et n’a plus de dette à rembourser. Malheureusement, l’Algérien est triste. Le gouvernement algérien agit plus qu’une équipe de pompiers qu’un exécutif qui met en œuvre un plan d’action et un programme politique. L’opposition a été décimée par un Pouvoir politique qui a refusé d’être concurrencé. Pire, le Pouvoir ne veut pas reconnaître qu’il aurait failli quelque part ou à quelques degrés. En Algérie comme en Tunisie ou dans n’importe quel pays arabe, le Pouvoir refuse d’assumer la moindre responsabilité dès qu’il y a émeute et/ou protestation. Ils accusent l’Etranger ou la main étrangère. En Tunisie, le président Ben Ali a évoqué l’implication de l’Etranger, tout en annonçant une batterie de mesures visant à absorber le chômage. Ce qui confirme, que leurs revendications étaient légitimes. Franchement, pourquoi l’Etranger chercherait-il à nuire à la Tunisie alors que c’est un pays qui ne présente pas la moindre menace ni pour la région, ni pour l’Occident. Chez nous, on émet des réserves et on tente de parler de manipulation alors que le gouvernement a reconnu la spéculation à ciel ouvert et s’est impliqué pour stabiliser les prix du sucre et de l’huile. Ce qui confirme que le gouvernement n’avait pas jugé utile d’intervenir avant «coup» alors que tout le monde a parlé d’augmentation des prix des produits de large consommation. Et pourtant, tout est cher chez nous et même le produit national. Prenons à titre d’exemple l’orange et la viande du pays, elles coûtent excessivement cher. Un Pouvoir politique devrait y faire face même en reconnaissant ses erreurs. L’Algérien a besoin d’être rassuré. Le citoyen veut l’alternative et non du «blablabla» politique. Le temps de l’agitation de la main étrangère et de guerre au sérail est révolu, l’heure est que chacun assume ses responsabilités. Les jeunes d’aujourd’hui veulent du concret.
12 janvier 2011
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