Il est quelques hasards du calendrier qui mettent à nu et ôtent le voile qui, l’année durant, couvre des paradoxes hypocritement entretenus. Le Vendredi coïncide avec le réveillon. Dilemme ! Les années précédentes, une semaine avant le jour de l’An, les vitrines du centre-ville donnaient déjà le ton. Quelques flocons multicolores de coton annonçaient leur «bonne et heureuse année». Les bûches bien exposées, bousculaient les mille-feuilles des portes feuilles épuisés par les achats. «Nous ouvrirons après la prière du vendredi», leitmotiv dans la bouche des pâtissiers, lance le débat du jour. Alors hallal ou haram la bûche ?
Est-elle haram avant la prière du vendredi pour redevenir hallal avant les ablutions de la prochaine prière. Prière à toute personne sage de nous répondre, sans amalgame. Le chiffre d’affaires prime-t-il ? Nos toujars, commerçants avertis se doivent de se positionner. Pourquoi désertent-ils leurs pétrins tous les vendredis que Dieu fait pour ouvrir à l’occasion de la bonne affaire ? Bekri, ceux de mon âge s’en souviennent, le syndicat des boulangers organisait les jours de repos pour toutes les makhbaza. Ne fermait pas qui voulait quand il voulait. Aujourd’hui salat el joumouâa dicte une fermeture «mejmouâa». La ville est fermée. Elle nous fait la gueule. A propos de gueule et tous ces fêtards qui ont envahi la ville en voitures immatriculées hors wilaya, où vont-ils passer leur réveillon ce «vendredi» saint ? Ils ont sûrement réservé des tables quelque-bar, là où après el icha, accompagnés des Aïcha, ils se feront la bise, souhaitant les meilleurs vœux de bonheur et de prospérité à leur «Alchérie» bien aimée qui tantôt porte un kamis, tantôt l’enlève quand c’est le tiroir-caisse qui le dicte, pour dévoiler la tolérance de ses maisons. Réveillons le bon sens et que la joie demeure !
2 janvier 2011
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