Un vieil adage bien de chez nous dit, et pour le moment il n’a pas été démenti, que «l’année qui passe est bien mieux que celle qui s’annonce». Est-ce vrai, faux ? A bien des égards, cette maxime, devenue populaire, a beaucoup de « bon sens ». Hier, c’était l’année 2010 et la pénurie de lait en sachets dans le grand Alger perdurait. Le sucre est à 100 dinars/kg presque, et les produits de la ménagère étaient tous orientés vers la
hausse. 2011 sera-t-elle l’année des baisses ? Non, à vrai dire, faut se préparer à passer une année 2011 qui s’annonce dure sur le front des prix du couffin de la ménagère. Les Algériens seront toujours astreints au visa et aux restrictions de change, même si les réserves du pays sont immenses. C’est peut-être pas la haute à notre économie qui ne bouge pas trop, faut le reconnaître, mais les prix des matières premières sur les marchés internationaux vont exploser en 2011, selon des courtiers. Et puis, la crise du logement sera également là encore, elle ne partira pas pour autant, même avec deux programmes spéciaux. Et encore, tous les ’bidonvillois» d’ailleurs que la capitale, ne sont pas tous logés. Les problèmes de raccordement au réseau électrique pour les populations de certaines zones rurales, montagneuses et des hauts plateaux ne seront pas réglés d’un coup de baguette magique. Là encore, faudra attendre. Et puis, sur le front du travail, Ah ! le travail, les données ne seront pas tellement inchangées. Plus de 10 % de taux de chômage en 2010, ..en 2011 ! et, officieusement, le chômage touche plus de 18% des jeunes algériens munis d’un diplôme. La politique sociale du gouvernement ne changera pas, elle sera la même: filet social pour les plus démunis, système «D» pour les autres. Pas de hausse également des salaires à l’horizon, ni d’amélioration du système national de rémunération.
Les prix de tout et de rien s’annoncent eux également nerveux, et il est presque certain que les envolées sont pour 2011. Tout le monde, du moins ceux qui ne sont pas classés comme ’extra-algériens», sera d’une manière ou d’une autre roulé dans la farine, dont les prix sont annoncés à la hausse pour les prochaines semaines. En définitive, que sera 2011 sans ces sautes d’humeur d’une inquiétante réalité quotidienne des Algériens normaux ? Les manifestations pour un logement sont prévues, là également, comme celles contre la Hogra (bien sûr pas avec l’amplitude de Sidi Bouzid), pour une place au 5 Juillet lors du prochain match de football des Verts, ou pour un job. Donc, pas de grandes surprises pour 2011, elle sera exactement, ou pire, que 2010, puisque déjà le lait en sachets se fait rare, les prix du sucre et la farine montent, le ticket de métro (pour 2025) est déjà introuvable et le tramway d’Oran ne donne d’abonnements que pour cette catégorie d’algériens qui traversent les temps et les époques sans jamais s’émouvoir que les années passent et se ressemblent. Ceux-là, sont en fait ceux qui font l’actualité d’un pays qui accélère la cadence économique et sociale à la vitesse luminique d’un escargot. En Algérie du moins, 2011 ne sera pas l’année des extraterrestres, ni celle des Algériens normaux. Bonne année quand même.
2 janvier 2011
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