Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, est un homme qui ne se vante pas. Autrement dit, c’est pas, comme on le claironnait autrefois devant les murs de Berlin de nos lycées, un vantard ! Dans l’affaire des câbles diplomatiques que le portail WikiLeaks est en train de révéler au monde faussement
ahuri de savoir que les voisins s’épient et se détestent à qui «mieux mieux», M.Ouyahia a tout simplement répondu à un membre du Conseil de la Nation sur ces «chaudes informations» qui mettent dans l’embarras les gouvernements occidentaux, que «WikiLeaks me dépasse. C’est un monde vaste». Ben oui ! Le chef du gouvernement a bien exprimé l’avis de tous les Algériens sur ces scandales que révèle au compte-goutte le portail d’un homme, Julian Assange, aujourd’hui mis en résidence surveillée, en attendant que les contre «la transparence» lui règlent définitivement son compte en le mettant pour longtemps au «Trou». Mais, Ouyahia a cru bien de préciser à ce membre du Conseil de la Nation décidément bien curieux : «L’Algérie n’a rien à se reprocher.
Chaque ambassadeur fait son travail. Il appartient aux nationaux de savoir comment protéger leur pays». Et Z’dreuf ! Là, on reconnaît de nouveau notre chef du gouvernement, bien à cheval sur les principes que tout Algérien, patriote, nationaliste et obstinément amoureux de son club de football de quartier, met un point d’honneur à faire respecter, s’il le faut avec un bon «coup de tête». Car dans cette affaire des révélations de WikiLeaks sur l’Algérie, les hommes politiques de chez nous sortent chaque jour dans les grandes avenues internationales prendre leur thé avec le reste du monde diplomatique, sans s’inquiéter qu’un malencontreux câble diplomatique de l’Oncle Sam vienne troubler leur irréprochable sérénité. Ouyahia l’a dit, l’Algérie n’a rien à se reprocher. Comme si les nations libres et indépendantes avaient quelque chose à se reprocher vis-à-vis de la communauté internationale, sauf peut-être, qui sait, à organiser un génocide contre les sardines de Haute mer ou un Pogrom au sein des populations aviaires dans les Caraïbes, à défaut combiner le prochain match contre les Îles Tonga pour la prochaine coupe du monde de Galéjades.
Non, dans cette affaire de WikiLleaks, l’Algérie n’a rien à se reprocher et n’aura jamais l’occasion de douter. Le fait est que si le chef du gouvernement est revenu sur ce sujet, en pleine séance de réponses aux interrogations de membres du Sénat sur sa déclaration de Politique générale, c’est que peut-être y a quelque chose qui ne va pas, ou qui va, mais de travers. Donc, selon le chef du gouvernement, l’Algérie n’a rien à se reprocher dans ce qui va suivre de révélations du site d’Assange sur les politiques ou diplomates algériens, sur leurs «racontars» à leurs homologues US.
Donc, selon lui également, faut pas chercher des «poux» là où y en a pas. Donc, tertio, y a pas à penser que notre diplomatie sera épinglée par WikiLeaks, enfin épinglée, façon de parler. Et si demain des révélations fracassantes allaient éclabousser notre petit et douillet microcosme diplomatique et politique ? Qu’est-ce qu’on va dire, hein ? Par les temps qui courent, faut jamais être sûr de rien, parce que notre planète est devenue par la grâce de l’Internet, qui ne veut pas se développer chez nous, un grand village. Mais bon, malgré les WikiLeaks d’hier et d’aujourd’hui, cela n’empêchera pas les travailleurs de faire un doux rêve : des révélations fracassantes sur les prochaines augmentations de salaires, la baisse générale des prix de la sardine et des tarifs de la Karantita.
25 décembre 2010
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