11 DÉCEMBRE 1960
Le peuple d’Alger sort dans la rue
21 Décembre 2010 – Page : 8
1960: le peuple d’Alger et de toutes les autres villes d’Algérie déferla dans les rues, face aux blindés et aux soldats de l’armée coloniale française.
Les manifestations du 11 Décembre 1960 constituaient un événement sans précédent depuis le début de la guerre de Libération. Pour la première fois, le peuple d’Alger est sorti dans la rue, les mains nues, face aux blindés et aux soldats de l’armée française. Il fut aussitôt suivi dans toutes les autres villes d’Algérie.
Ce fut la fête chez les Algériens où qu’ils se trouvaient, à l’intérieur, dans les maquis ou à l’étranger, tandis que l’opinion française favorable ou pas à notre cause, comprit désormais que l’indépendance était inéluctable. Pour se rendre compte de l’importance de ce grand événement, il faut se rappeler le contexte militaire et politique de l’époque et le déroulement de ces manifestations. Nous arriverons enfin aux conséquences de ce déferlement de citoyens, au niveau des maquis, dans les rangs de l’armée française et au niveau de l’opinion internationale.
1-Le contexte militaire au cours de l’année 1960.
L’arrivée du général de Gaulle au pouvoir avait consacré un renforcement extraordinaire du potentiel militaire français, tant du point de vue matériel qu’humain. Du point de vue matériel, l’armée française s’était vue renforcée par un matériel sophistiqué, de dernière génération, surtout d’origine US.
C’est ainsi que nous voyons arriver les hélicoptère «bananes» capables de transporter chacun une section de 35 hommes avec tout leurs équipements, d’un point à un autre, d’un secteur à un autre, selon les besoins du moment.
Il y eut les B 29, les bombes de «cinq quintaux», les jumelles à infrarouge pour la surveillance de nuit. Il y eut aussi le napalm utilisé à outrance, lors de moindres accrochages, au mépris de la Convention de Genève sur le droit de la guerre.
L’armée française s’était vue dotée d’équipements et d’armes US, comme la mitraillette Thompson, le fusil «Garant», le fusil-mitrailleur «BAR», la mitrailleuse «30 US» etc. L’Otan (Organisation de l’Atlantique Nord) avait mis à sa disposition en plus, une division de soldats affectée en Kabylie et dont le PC fut installé à Fréha (Azazga). C’était la 2e division de l’Infanterie de Marine. De tels équipements étaient destinés à essayer d’écraser les troupes de l’ALN. Mais avant de tenter une telle aventure, le général de Gaulle devait remanier l’armée. Il remplaça tout son état-major, en commençant par nommer le général Maurice Challe en qualité de commandant en chef des armées en Algérie. Ce nouveau responsable militaire était considéré comme un stratège, ayant fait toutes les écoles d’état-major. Après lui avoir confié tous les pouvoirs civils et militaires, le président français le chargea de restructurer l’armée, de l’adapter aux luttes antiguérilla et d’opérer des changements à la tête de son état-major, au niveau des corps d’armée, des unités d’élite et des secteurs opérationnels existant dans le cadre de la politique de quadrillage des douars et des villages.
Le général Challe réclama le renforcement
21 décembre 2010
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