Une prodigalité liquide ayant besoin pour survivre d’un foisonnement aqueux, les océans ont, eux, toujours besoin d’eau pour ne pas mourir de soif. C’est l’histoire d’un homme né avec sept têtes et huit pieds et qui mangeait tout ce qui se trouvait sur la terre ferme: les montagnes, les arbres, les animaux, les humains et leur chair fraîche lui servant à la fin du repas trop copieux d’un dessert frais et exquis.
1er Z : le premier Z est un bipède né avec deux têtes et six pieds.
Pour lui, il n’y a rien de plus rassurant que de se cacher derrière un dos trop bon pour flinguer en pleine poitrine celui qui ose toucher à sa gamelle sacrée. Sortie d’une urne pigée, il adore s’asseoir sur les têtes de « turc » de ses sujets avec un objet contondant en guise de visage. Jusqu’au jour où il voulut dévorer un primate vivant. Ce dernier, pris de commisération pour le bipède, consentit à lui offrir sa cervelle en guise de plat de résistance et d’amulette en béton contre le mauvais oeil de ses congénères les humains. Transformé en un homme-singe, il décida de convoquer tous les primates à deux pieds auxquels il tint un discours avec une langue venue de nulle part: «Mes chers congénères : je vous ai réunis ici pour vous annoncer ma crypto théorie, jamais sortie du cerveau de la race arriérée des humains. Le propre de l’humain sur terre étant justement de manger avant d’être mangé cru, le rôle de l’homme-singe sur la même planète que l’homme est celui d’apprendre aux bipèdes à marcher à quatre pattes pour mieux garder son équilibre sur terre.
Cela rendrait leur condition d’homme sur terre un peu plus supportable, en attendant de voir courber leurs dos et s’ouvrir leurs tombes.
2ème Z : le deuxième Z est un pied bot au destin de liberté confisqué.
Né avec une envie congénitale de faire le tour de la Terre en solitaire, il fut condamné à monter sur le dos d’un non-voyant qui lui prêta ses jambes et sa force intacte pour l’amener là où le premier Z voulait toujours se rendre.
En cours de route, le deuxième Z eut une idée pandémoniaque : il creva les yeux au non-voyant et lui découpa les jambes pour les utiliser comme deux béquilles en chair forgée. Mais avant d’arriver à sa destination rêvée, le deuxième Z tomba dans un puits profond et mourut de soif et de désespoir.
3ème Z : le troisième Z est un homme né de derrière le dos d’un squale repu. Tenant un peu du premier Z et beaucoup du deuxième Z,
le troisième Z se nourrit exclusivement à base de boyaux de loup mélangés avec de la viande de mouton. Jusqu’au jour où il fut invité à un dîner « sanguinolent » pour déguster une cervelle crue, arrachée du ciboulot refroidi d’un macchabée mort d’un trépas trop heureux. Mais l’histoire trop cabalistique fera dire à la postérité que le troisième Z, à force de manger la bouche ouverte aux quatre vents, mourut un jour sans pain d’une vilaine indigestion sans jamais avoir réussi à résoudre la folle équation des 3 Z
16 décembre 2010
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