Sous un ciel dont le bleu s’est égaré dans les grisailles des promesses et messes vaines, notre ville ne cesse de tomber du haut des tours qu’on lui a joués, comme les ordures enveloppées dans les sacs en plastique et lancées par les mains citoyennes sur l’asphalte galeux de la commune.
Les trottoirs, territoires occupés, sont quotidiennement attaqués par des hordes d’immondices. Sacs éventrés, comme des cadavres, c’est la vengeance des mains clochardes à la recherche de tout ce qui peut se vendre et faire ventre, avant d’alimenter les bennes, ces camions hideux où la laideur cherche un coin pour dormir aux côtés du renoncement. Zoubia ma ville ? Non même pas.
Il y avait quelqu’un de bonne foi qui ne cessait de rappeler que «les collectivités auront beau mobiliser tous les financements possibles et imaginables, tout le personnel nécessaire, si chaque citoyen n’a pas conscience d’être acteur lui-même de la propreté de sa ville, rien ne sera efficace. Il y a dans la notion de propreté une logique de co-production». Le jour où il l’a dit, ça a fait mourir de rire les chats, les chiens errants, surtout les rats. Chaque fois donc, à défaut de campagne d’assainissement et de dératisation, on lui faisait répéter cette fameuse phrase. Aux dernières nouvelles, il aurait été victime de l’épidémie de peste qui avait touché un village voisin de notre cité, il y a de cela… tout cela.
Vite, vite soyons nombreux. Cotisons tous. Achoura c’est pour bientôt. Faisons aumône utile. Plus vite sera construite la grande mosquée, plus vite nous prierons à l’unisson pour que soit dirigée notre cité par des mains propres élues par des voix propres. Ya… moulana aamiiine.
14 décembre 2010
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