Machi trigui. Les clients pour s’être habitués à cette rengaine l’auront sûrement entendu des milliers de fois. Des «taxieurs» qui ne se donnent même plus la peine de s’arrêter totalement devant le client potentiel. Presque avec la gestuelle il faut apprendre à dire haut et fort et en une fraction de seconde la destination. Et le chauffeur à la mine défaite souvent ralentit à peine pour répondre: machi trigui. Le client qui doit s’adapter à son précieux serviteur et non le contraire.
Déjà certaines destinations et certains parcours sont bannis par ces chauffeurs qui choisissent désormais leurs parcours et le client a le «choix» d’attendre encore le prochain ou d’embarquer si le trajet peut le rapprocher un tant soit peu de son lieu de destination finale. Des chauffeurs de taxis en grands donneurs de leçons des fois voient les travers de toute part mais vous avertissent bien avant qu’ils vous déposent à l’endroit précis car aller plus loin pour vous rapprocher de votre point de chute est impossible comme si la course était gratuite. Le client quémande presque le service payant et le «non» est un niet. Pas question de rouspéter sinon le «taxieur» met fin au service en cachant le néon pour aller prendre son café. Par exemple ces derniers temps le troisième périphérique (du rond-point de l’USTO en passant par celui de cité Djamel) ne va pas au-delà du rond-point d’El Bahia. L’embouteillage en heure de pointe du tronçon qui va d’El Bahia vers la cité Emir Abdelkader semble dissuader les chauffeurs de taxis. Les clients qui sont «déposés» à cet endroit doivent compter sur les chauffeurs clandestins ou continuer à pied. La rue Mostaganem, M’dina Jdida, et bien d’autres trajets sont devenus presque impossibles en taxi et inutile de demander à un chauffeur de pénétrer à l’intérieur du quartier d’El Hamri. Parce que là ça devient une impossibilité mathématique. Les travaux qui sont en cours actuellement dans le cadre du projet du tramway sont pour beaucoup dans cette situation de cacophonie généralisée.
En attendant la concrétisation du projet du tramway, qui décongestionnera un tant soit peu la circulation, on l’espère, le client devra se faire une raison car les «taxieurs» continueront à lui servir: «machi trigui».
13 décembre 2010
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