Edition du Lundi 09 Janvier 2006
L’Algérie profonde
Les moutons… de la mer
Aïd El Adha
Par : Mustapha Mohammedi
Contrairement aux règles universelles qui régissent les marchés, le prix du mouton chez nous n’est ni fonction de l’offre ni même de la demande. Il dépend, dans la majeure partie des cas, pour ne pas dire de tous les cas, du diktat du chevillard.
Et malgré une concurrence très rude du marché du congelé, cette autre viande du pauvre, les maquignons ne sont pas prêts, de toute évidence, à lâcher le morceau, j’allais presque écrire le “nonors”
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est une wilaya maritime et poissonneuse à souhait qui se singularise, cette année, en matière de prix excessivement abordable et de qualité du mouton de Mostaganem.
Les maquignons du littoral ont, en effet, organisé au marché du populeux quartier Monplaisir la vente sur pied d’un bétail trié en fonction de son poids, de ses cornes et de son esthétique.
Vous avez, d’un côté, un troupeau de solides béliers aux cornes deux fois retournés qui sont proposés à 23 000 DA la bête au choix du client, de l’autre, un second troupeau moins bien charpenté mais tout aussi bon œil bonnes pattes à 18 000 DA la pièce et, enfin, un troisième et dernier enclos où des moutons sans décor sont proposés à 16 000 DA à la criée. Mieux encore, on propose au client l’enclos et la paille gratuite pour son ovidé jusqu’à la veille du rituel.
Certains pères de famille à l’humour facile prédisent que pour l’année prochaine, les mêmes maquignons proposeront certainement un barbecue gratuit pour tout achat de bélier… encorné ou désencorné.
Mustapha Mohammedi
14 novembre 2010
M. MOHAMMEDI