Finalement, quand on est convoqué devant la commission de retrait du permis de conduire, on l’apprend par télégramme que l’on reçoit effectivement, et à temps pour pouvoir s’y présenter. Il fallait le signaler. Sans rire, c’est un grand progrès dans le rapprochement de l’administration de ses administrés. Mais, il faut savoir aussi que le passage devant cette commission dure, en général, tout au plus, une minute à une minute trente. On a juste le temps de constater que les membres de l’auguste commission sont là. Par obligation. Pour ne pas dire autre chose. Le chauffeur puni quitte la salle d’audience en pestant. Rarement le contraire. La pédagogie de la conduite automobile, incarnée par cette commission, rate une sérieuse occasion de placer son mot.
Les ratages ? Parlons-en. A Alger, cœur de l’Algérie dit-on, le département d’interprétariat de la Faculté va disparaître pour être remplacé par une Ecole où on accédera avec une licence universitaire. Bien. En attendant, derrière les gros murs de la Faculté centrale d’Alger, les pauvres étudiants en licence d’interprétariat les derniers de ce cursus – rament pour s’inscrire. Pour eux, et nous sommes au début du mois de novembre, l’année n’a pas encore commencé. Un petit malin de l’administration leur a fait savoir qu’ils avaient jusqu’au 30 novembre (!) pour se réinscrire. Pendant que les universités à l’écoute attentive de la marche du monde s’ouvrent à la langue chinoise, ici à Alger, on fait joujou. Et le temps ne compte pas. Ratage? Les sociétés UPS, DHL, Chronopost, Fedex observent avec un certain intérêt le spectacle désolant qu’offre la Poste algérienne ces joursci. Des millions de clients n’arrivent pas à accéder à leur argent. Les divers rentiers de l’entreprise dont, les «retraitables» en fonction et les «syndicalistes» de la Poste sont sans voix. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Cela a même tendance à être fréquent. Trop. «Bezzef». Bug informatique ou autre dysfonctionnement, peu importe. Leur excessive fréquence montre à l’évidence qu’il y a de gros grains de sable coincés dans les rouages de la machine. La Poste qui s’est déjà fait tailler des croupières par ses concurrents étrangers (UPS, DHL, Fedex
) sur le marché juteux de la distribution du courrier risque encore d’y laisser des plumes au profit des autres établissements financiers. Hé! Oui ! Mais, ce n’est pas le souci des rentiers en poste au sommet de la Poste. Ils savent que l’Etat est là, qu’il sera là pour soutenir, au besoin perfuser cette entreprise publique. Ils trouvent cela «normal». C’est cela leur conception du «patriotisme». Peu importe si UPS, Fedex et compagnie transfèrent à l’étranger, chaque année, les devises fruits de leurs prestations de service en Algérie. De toutes les façons, par leur relais et appuis, ces rentiers sont assurés de ne pas être inquiétés. Eux, leurs parcours en termes de statut social sont loin d’être un ratage. Et peu importe s’ils se réalisent au détriment de la collectivité et de l’intérêt général.
7 novembre 2010
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