Edition du Dimanche 07 Novembre 2010
Des gens et des faits
L’Algéroise
La nouvelle de Yasmine Hanane
RéSUMé : Le grand jour arrive à grands pas. On récite la Fatiha pour officialiser l’union des deux jeunes mariés, puis Fettouma est exposée aux yeux de toute l’assistance féminine avant d’être enveloppée dans un burnous pour quitter la maison paternelle…
11eme partie
L’assistance s’ébranla vers les escaliers. Fettouma baisse la tête pour sortir sous le bras protecteur de son père, qui barrait la porte d’entrée.
Elle tente de se retourner, mais des bras se resserrèrent sur les siens.
On l’entraîne jusqu’aux escaliers, puis on l’aide à descendre les marches. Une odeur de musc et de fleurs d’oranger emplissait ses narines. Lla Kheïra et sa fille aspergeaient le cortège avec un m’rèche en cuivre.
Elle avait deviné au son des voix que lla Kheïra l’attendait au seuil de sa maison.
Enfin, on l’installe sur le grand lit à baldaquin et on lui ôte le burnous. Il était temps ! Avec la chaleur qui régnait, elle se sentait au bord de l’évanouissement.
Lla kheïra vint l’embrasser et lui souhaiter la bienvenue chez elle. Tout de soie vêtue, elle paraissait à Fettouma encore plus énorme qu’à ses habitudes.
Des bracelets en or tintaient à ses gros bras et des boucles d’oreilles pendaient de ses oreilles. Lla Kheïra représentait à elle seule la réussite de sa famille.
Malika, sa belle-sœur, vint aussi l’embrasser. Elle lui fera avaler deux cuillères de miel pur et lui fera boire un verre de lait. Un rituel dans les familles algéroises qui symbolise le bonheur et la prospérité.
Fettouma ne savait pas comment elle avait fait pour avaler et le miel et le breuvage. Elle pensait ne plus pouvoir faire passer quoi que ce soit à travers sa gorge nouée par l’émotion et la tristesse.
Sa veste en velours noir et son serouel lui collaient à la peau. Quelqu’un vint arranger sa coiffe. Son long foulard en soie pure était retenu par un fil doré.
Faïza lui passe un mouchoir, et elle s’empresse de s’essuyer les yeux. Son khôl avait coulé et elle sentit encore la brûlure chaude et fraîche du passage de la cire à épiler sur tout son corps.
Le passage obligatoire au hammam et tous les soins qui lui ont été prodigués l’avaient fatiguée. Elle sentit une migraine la tarauder.
- Cela ira mieux d’ici tout à l’heure, lui dit sa sœur Samia. Tu es encore un peu émue. Mais cela te passera quand tu verras Mahmoud.
Fettouma n’avait pas pensé à Mahmoud depuis la veille. Elle était surprise d’entendre sa sœur lui parler de lui. Mais comment avait-elle fait pour oublier que dans quelques heures, il sera son mari devant Dieu et ses hommes.
à suivre`
Y. H
7 novembre 2010
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