Le Carrefour D’algérie
Jeudi 4 Novembre 2010
Soug ennsa
Par M. Mahdia
La vieille femme et ses brus
Qu’il est difficile aujourd’hui de vivre avec trois ou quatre brus sous le même toit. La cohabitation, jadis, tout à fait normale, entre toutes ces femmes solidaires qui s’entraidaient sur les corvées domestiques, est devenue aujourd’hui, en ces temps modernes, source de toutes les crises. Les épouses ne se biffent pas entre elles même si elles partagent le même sentiment de haine envers la mère de leurs époux, «El aâjouza». Celle-ci, vraie patronne dans la maison familiale, reste le centre d’intérêt de ses garçons, véritables «hommes» en apparence. Du coup, chaque «kenna»
tente de la séduire pour gagner sa sympathie. Mais, quelle aventure périlleuse sachant qu’el aâjouza n’est jamais à cours d’idée pour maintenir un climat électrique. Quant aux travaux de ménage et autres tâches domestiques que doivent partager les épouses, elles restent souvent un prétexte pour la chamaillerie quotidienne et les prises de becs à chaque fois que l’une d’elles se sente lésée dans ce qu’elle considère comme ses droits. La mère de la maison passe ses journées à se plaindre de la mauvaise tenue de la maison, les épouses, elles, se réfugient derrière des pleurs interminables et des plaintes à vous faire pousser des cheveux blancs partout. Et les pauvres époux qui, après des journées de dur labeur, ne trouvent guère de repos dans ces maisons presque de fous. Chacun d’eux rêve de son propre toit mais d’aucuns n’osent faire le pas. Les jours se suivent et se ressemblent ainsi alors que le bonheur tant recherché et la sérénité tant souhaitée restent impossibles.
4 novembre 2010
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