mandelkorn a écrit:
La psychiatrie, je l’ai connu durant mon service militaire.Cette interrogation sur le propos d’un lieutenant colonel durant mon service militaire me laisse pantois. Je suis stupéfait qu’on puisse me signaler 34 ans après mon incorporation au service militaire des troubles du comportement. Cette constatation correspond à une observation remarquée dès le quatrième jour après mon incorporation à MONTLUCON, dans une caserne du Matériel dans le cadre d’un procès intenté à l’armée post-durée.
Une personne de l’armée me dévisagea et me dit au retour d’un match de rugby
: « Les médecins vous demandent »
J’en resta plus que dubitatif. D’autant plus qu’entendre ce genre d’affirmation à de quoi vous rendre sceptique. Il n’est pas indifférent de relever d’entrée que cela a de quoi vous rendre plus que perplexe, si l’on veut bien accepter que le traitement des troubles de la personnalité se trouve surtout conditionné par la personnalité même de plutôt cette personne qui m’indiquait de devoir rejoindre les médecins Mais ceci ne s’est passé que quelques mois avant l’issue de mon service.
C’était sans doute une personne influente car dès le lendemain matin je fus appelé par l’adjudant de compagnie. Un dialogue s’en suivit.
L’ADJUDANT : « Bonjours, alors on ne se présente pas »
MOI : « Soldat MANDELKORN, 1ère compagnie, à vos ordres »
L’ADJUDANT : « Avez vous déjà eu mal aux oreilles ». Êtes vous sourd ?
MOI : Non, mon adjudant, ou juste une fois, j’ai eu une méningite d’origine grippale »
L’ADJUDANT : « Vous allez aller consulter ? VOUS NE ME SALUEZ PAS !»
Je fis un salut très vite avant de partir..
L’ADJUDANT : « Vous m’avez fait un salut américain », « Le salut français se fait la main ouverte »
Et je partis encore plus interloqué pour me porter consultant, mais sans plus….
Je fus conduis à l’infirmerie par une voiture Croix Rouge. En arrivant, je vu que cette infirmerie était aussi celle de l’institut géographique des armées. On me présenta un lit. Sitôt mes accompagnateurs partis, je me mis en tenue civile et sortit de ce lieu pour marcher un peu dans la ville toute proche puis je revins, mangea et me coucha. Au matin, on me questionna :
Il y avait une télévision, on me dit : « qu’est ce que vous voyez » :
Je répondis je vois « trois télés », faisant référence au jeu de ceux qui grattent trois télés pour gagner. On me tendis un cachet, en me disant que ça m’aiderait à dormir. J’entamai une conversation avec un appelé, et je vis qu’on m’écoutait sans le montrer du côté de la permanence médicale.
Je m’endormis pour la deuxième nuit consécutive, le cachet que j’avais pris changea mon sommeil.
Au matin, je dis avec HUMOUR aux alentours, que j’avais dans mon sommeil eu l’impression que j’avais touché le ciel, que par ailleurs il me semblait que j’avais avalé mon signe zodiacal. Un scorpion, dis-je en insistant. On me rétorqua que ce n’était qu’une araignée et le jour suivant, je fus dirigé sur l’hôpital psychiatrique des armées. En fait, je m’étais trahi, je faisais une bouffée délirante.
J’ai été soigné énergiquement, d’abord sous piqûre, dormant quasiment toute la journée, tandis qu’une nouvelle piqûre faisait repartir mon sommeil.
Cela dura quatre à cinq jours avant que je sois transféré en service ouvert.
L’odeur de la soupe me réveilla. On me servi un déjeuner. Voyant que je pouvais accéder à une cabine téléphonique, je téléphonais à mes parents que j’avais quitté il y avait à peine une semaine. En effet j’avais bénéficié de deux semaines que j’avais pris en leur compagnie en Bretagne. . J’avais gardé les coordonnées de quelques personnes, bien qu’étant à l’armée, ça peut toujours servir.
Mes parents furent si surpris qu’ils décidèrent de venir me voir immédiatement, ma mère parla avec le major du service, qui leur dit : « Ca pourrait être de la psychoticité » »Il faudra qu’il continue un traitement »
Après un longue procédure juridique, on s’orienta vers l’inexistence de troubles consécutifs à l’armée, d’où la non-imputabilité, d’où l’irrecevabilité des appels successifs que plaidèrent des avocats commis d’office. Tout récemment, un lieutenant colonel de ma première caserne, un centre d’instruction, a déclaré avoir dénoté dès le quatrième jour après mon incorporation « des troubles du comportement ».
Je pense que le style de l’institution, en particulier par leur coefficient de pessimisme pour ne pas dire d’alarmisme est subjuguant; vis à vis des appelés il est évident que je ne me rappelle pas avoir eu de troubles de cette nature. En recherchant ce que cela veut dire, j’en suis persuadé, il suffit de lire à quoi correspond des troubles du comportement, d’en lire les définitions pour comprendre que je n’ai pu y correspondre. .. Dans ce cas, il n’y a pas de possibilités thérapeutiques. Cela est à la fois un raisonnement abrupt et péremptoire qui remonte à plus de trente quatre ans en arrière..
Je me trouve une fois de plus choqué par de telles évaluations qui m’arrive en 2010, je suis à peu près convaincu que je me trouve devant une véritable caricature de ma personnalité, l’armée se trompe régulièrement, et la clinique de la personnalité est toujours et heureusement beaucoup plus complexe dans ses évaluations QUE MON CAS. La délicatesse méthodologique est farouche. Je veux dire que le propre d’une caricature est précisément d’être dépourvue d’épaisseur et qu’une caricature peut à son tour fonctionner comme un masque, ce qui constitue après toute à l »étymologie même des mots ne me correspond en aucune manière, c’est la raison où le premier psychiatre consulté dans le civil s’est impliqué pour porter plainte en mon nom dans cette affaire.
A quoi ça sert ? et : Qu’est-ce que l’on peut bien faire de ces évaluations et de ces diagnostics ?
Les troubles de la personnalité en eux-mêmes motivent en effet rarement des demandes de soins spécifiques et ils sont plutôt appréhendés et saisis par le clinicien à travers leurs complications, pour eux, j’ai du interrompre mes études et cela m’est apparu dramatique, mais ce qui s’est passé n’était pas de leur ressort. Malheureusement tout ceci forme un passif,à son tour ce passif se retrouver codé dans l’axe des suggestions et diagnostics, qu’il s’agisse de troubles de l’humeur, de troubles du comportement, de troubles addictifs ou d’éventuels tentatives de suicide car on ne le sait pas assez, se tromper autant laisse des traces définitives et l’on doit avoir un énorme effort de réserve pour se défendre d’avoir été soigné sans rien comprendre aux motivations.
Il me semble que l’on trouve donc là un premier élément de réponse à la question posée, qui est aussi celle de l’utilité du regard diagnostic : oui, la recherche et le dépistage d’un trouble de la personnalité doivent faire partie de l’évaluation psychiatrique en urgence et en liaison, car on sait qu’une personnalité pathologique peut être à l’origine de troubles et de désordres, plus ou moins spécifiques, comme des troubles addictifs ou des troubles dépressifs ou un risque suicidaire, vis à vis desquels des stratégies thérapeutiques plus ou moins spécifiques peuvent être mises en place. Je n’avais pourtant aucun embarras, rien de bizarre, j’étais loyal et tolérant.
Une deuxième remarque porte sur la constatation d’une antinomie certaine entre la personnalité et ses troubles d’un côté et, de l’autre, les qualificatifs, en particulier d’ordre temporel, qui sont régulièrement associés à la description d’une personnalité.
Un autre élément de réponse à la question posée n’est jamais fourni par l’armée : oui, il est sans doute utile de savoir repérer et identifier un trouble de la personnalité mais pas dans un but de spéculation taxinomique ou par goût de l’étiquetage entomologique, mais parce que certains dysfonctionnements peuvent être prévisibles en fonction de profils donnés de la personnalité. Sachant qu’il ne s’agit pas de traiter en soi le trouble de la personnalité, mais très modestement, de viser à ce que le patient puisse recevoir les soins que son état somatique requiert, dans des conditions acceptables pour tous, c’est-à-dire d’abord pour lui et pour les équipes soignantes. Mais rien n’est possible sans preuves, on nage donc dans l’éventualité, la faisabilité étant nullement atteinte
Ma troisième et dernière remarque vise à mieux cerner encore la place et la fonction de l’hospitalisation à l’hôpital psychiatrique des Armées dès1974 en matière de troubles de la personnalité. Il est clair en effet que la plupart des troubles de la personnalité qui ont été traités et pris en charge ne recèlent au cours de cette longue procédure aucune preuve, ces déclarations sont donc inutiles. Il est non moins clair que le fait de présenter un trouble de la personnalité expose à des hospitalisations normalement fréquentes ainsi qu’à des passages plus fréquents en service d’urgence, en particulier pour des situations critiques, dont le prototype est la crise suicidaire mais il peut s’agir aussi du dévolu familial, de la contestation. Ce type de moment critique représente peut-être un moment opportun à saisir. Par crise, on désigne un changement subit, souvent décisif, dont l’issue peut être défavorable ou inadaptée, mais parfois aussi favorable, quand elle donne l’occasion à la personne qui a pu surmonter la crise d’accroître ses ressources personnelles. L’étymologie grecque en témoigne : la crise est le temps du jugement ou encore un moment de vérité.
Ce moment est particulièrement intéressant à observer lors de certaines hospitalisations pour des raisons critiques ( troubles du comportement) : Temps particulier où le sujet est susceptible de baisser sa garde, où ses mécanismes de défense et de coping habituels sont dépassés, où il est susceptible de se retrouver inerme, en général pour des temps assez brefs, car rapidement, on le voit se ressaisir et réendosser sa carapace.
Si l’on admet que la personnalité représente au premier chef une forme de continuité : continuité entre ce que nous avons été et ce que nous sommes, entre passé et présent, continuité de nos souvenirs, de notre mémoire, de notre vie imaginative et fantasmatique ; si l’on admet encore que la personnalité représente une réalité du moi, entendue comme une réalité stable ou capable de stabilité, une réalité apte à la durée, correspondant, jusque dans ses troubles et ses ratés, à un fonctionnement habituel, à une allure stabilisée, à un régime stable et durable de fonctionnement, l’armée peut alors représenter une occasion (mais très relative) sinon de changement, du moins de vacillations ou d’interrogations.
Très relative en effet, si l’on pense à un rapprochement possible entre le réveil psychologique de l’appelé que j’étais d’octobre 1973 et ce que j’appellerais un réveil matinal. J’ai sur la fin de mon service militaire été hospitalisé, j’ai réalise en effet, selon moi, un « coup de mémoire général », qui va « rappeler presque instantanément le système à ses devoirs et à ses habitudes » . Entre les deux, entre le sursaut matinal, qui peut donner la chance d’une surprise, et le retour aux pentes et aux lignes de déclivité habituelle de la personnalité, il y a depuis et peut-être une place, ténue et assez fragile, pour une approche thérapeutique des troubles de la personnalité en milieu hospitalier.
S’intégrer, c’est se donner une place dans un ensemble, c’est mettre de la cohésion et du lien dans un ensemble d’éléments différenciés dont les spécificités sont, au mieux possible, et le plus clairement possible, respectées.
Post-durée.
Les familles veulent avant tout comprendre, être sûres que tout a été envisagé. Certaines d’entre elles peuvent, face à une telle souffrance (celle de leur proche et la leur) être démissionnaires ou surinvestir. Peu importe le cas de figure, elles sont face d’abord au « deuil » d’une « famille idéale », ensuite au désir légitime d’organiser leur avenir et celui de leur proche. Se greffent souvent tristesse, désespoir, culpabilité et dans le meilleur des cas, acceptation.
Même si chaque situation est différente, vivre avec une personne présentant un « double diagnostic » n’est pas chose simple. La question de l’institution ou du milieu ouvert se pose à court, moyen ou long terme.
Il me semble que cette recherche est en fait, impossible à réaliser, de plus elle est décourageante. D’ailleurs tous les professionnels de santé que j’ai contacté ont abandonné toute approche intellectuelle sur ce qui a été dit à l’armée ; parce qu’ils cherchent plutôt une application immédiate d’un savoir acquis. Autrement dit la nécessaire élaboration mentale d’un cas pathologique n’est possible que parce que, comme le souligne la psychiatrie et ceux qui l’exercent convenablement, bien plus la recherche de solutions plutôt que la compréhension et l’analyse du problème par rapport auquel on prétend introduire un changement.
Un autre problème majeur concerne les rapports entre le savoir théorique et le savoir pratique ; En clair, la recherche des solutions précède ainsi la compréhension et l’analyse du problème plutôt qu’ introduire un changement « troubles de la personnalité ».
La pensée par solutions s’oppose à l’analyse qui suppose une suspension momentanée de l’agir.
Les réflexions sociologiques et psychologiques sur la méthodologie sont considérées comme trop théoriques, spéculatives et abstraites au regard d’un objectif d’efficacité et d’un utilitarisme pragmatique
Il s’avère donc, qu’on m’a développé des explications psychologisantes. Ces conclusions se comportent comme des termes plus que jamais décentrés ; Ils forment une représentation très complexe. On a des relations et des interactions ( appartenance, interventions, causalité) qui n’ont aucun rapport avec ce qui s’y produit. On n’arrive donc pas à saisir la vraie problématique.. Il en serait de même en ce qui concerne le savoir théorique qui permet la compréhension des mécanismes pathologiques d’un patient.. C’est le piège de la communication au premier degré. En terme de pouvoir, La qualité des interactions entre ce qui s’est engagé dépend en grande partie de la façon dont l’intervenant utilise son pouvoir. Soit il l’incarne soit il le représente. La différence est fondamentale.
Des nombreux indices semblent valider l’hypothèse de la « réalisation impossible ».
Quand je compare les réponses enregistrées comme celles qui ne sont pas mentionnées ( les notions de structuration, de développement, de problématique individuelle ou encore celle de finalité ne sont pas inscrites), je ne puis que constater que rien ne me conduis à approcher leurs sens.
Au début, je pensais que cette difficulté à décrire avec précision la déficience mentale provenait de la complexité du sujet, maintenant c’est le contraire.
Site Web:
22 novembre 2010 à 14 02 57 115711
22 novembre 2010
Monsieur,
Cette sollicitation porte sur l’objectif d’un courrier émanant du Tribunal de Grande Instance des pensions militaires de Versailles. Il fait suite d’un appel et d’une longue procédure devant l’État.
Un lieutenant colonel me signale 34 ans après mon incorporation au service militaire « des troubles du comportement » dès le quatrième jour après mon incorporation, ceci me stupéfait !
!
Cette constatation correspond à des faits et procédures dans une caserne du Matériel.
Il y a de quoi en rester perplexe et plus que dubitatif.
Le traitement des troubles de la personnalité se trouve conditionné, puisqu il n’y a pas eu de possibilités thérapeutiques. Cela me paraît aussi abrupt et péremptoire.
Je me trouve choqué que de telles évaluations m’arrivent en 2010, je suis à peu près convaincu que je me trouve devant une véritable caricature de ma personnalité car la clinique de la personnalité est toujours et heureusement beaucoup plus complexe. Je veux dire que le propre d’une caricature est précisément d’être dépourvue d’épaisseur et qu’une caricature peut à son tour fonctionner comme un masque, ce qui constitue après tout, l’étymologie même des mots.
A quoi ça sert ? et : Qu’est-ce que l’on peut bien faire de cette évaluation et de ce diagnostic ?
Les troubles de la personnalité en eux-mêmes n’ont motivé aucune demande particulière de soins, si spécifiques puissent elles paraître ou reconnues, ces dits troubles n’ont jamais été appréhendées pré-périodes et donc jamais été saisis par un clinicien.. Il ne peut s’agir de troubles de l’humeur, de troubles du comportement, de troubles addictifs ou de tentatives de suicide.
Le premier élément de réponse à la question posée est me semble-t-il celui de l’utilité du regard diagnostic. Il est à noter que ce genre de recherche et de dépistage quand il est fondé doit normalement faire l’objet d’une évaluation psychiatrique en urgence et en liaison avec ce trouble. On sait par exemple qu’une « personnalité pathologique » peut être à l’origine de troubles et de désordres, plus ou moins spécifiques, comme des troubles addictifs ou des troubles dépressifs ou un risque suicidaire, vis à vis desquels des stratégies thérapeutiques plus ou moins spécifiques peuvent être mises en place.
Une deuxième remarque porte sur la constatation d’une antinomie certaine entre la personnalité et ses troubles d’un côté et, de l’autre, les qualificatifs, en particulier d’ordre temporel, qui sont régulièrement associés à la description d’une personnalité.
Il est sans doute utile de savoir repérer et identifier un trouble de la personnalité mais pas dans un but de spéculation taxinomique ou par goût de l’étiquetage entomologique, mais parce que certains dysfonctionnements peuvent être prévisibles en fonction de profils donnés de la personnalité. Sachant qu’il ne s’agit pas de traiter en soi le trouble de la personnalité, mais très modestement, de viser à ce que le patient puisse recevoir les soins que son état somatique requiert, dans des conditions acceptables pour tous, c’est-à-dire d’abord pour lui et pour l’entourage.
Pas plus je ne comprends la place et la fonction de mon hospitalisation à l’hôpital psychiatrique des Armées qui a eu lieu en 1974. On a évoqué l’abus, ainsi que des propos fallacieux mais rien n’a été relevé lors du jugement écrit
Il est clair en effet que la plupart des troubles de la personnalité qui ont été évoqués et pris en charge ne recèlent au cours ma longue procédure devant l’État et le Tribunal de Pensions militaires aucune évidence, aucune preuve,. Ces déclarations sont donc inutiles devant un Tribunal des pensions puisque au contraire elles visent un handicap que je n’ai pas.. Il s’est s’agit ensuite aussi du dévolu familial, de la contestation : moment critique post-période. . Par crise, on désigne un changement subit, souvent décisif, dont l’issue peut être défavorable ou inadaptée, mais parfois aussi favorable, quand elle donne l’occasion à la personne qui a pu surmonter la crise d’accroître ses ressources personnelles. L’étymologie grecque en témoigne : la crise est le temps du jugement ou encore un moment de vérité.
Il est particulièrement intéressant d’observer ce moment pour les raisons critiques qu’on lui impute ( troubles du comportement) : Temps particulier où le sujet est susceptible de baisser sa garde, où ses mécanismes de défense et de coping habituels sont dépassés, où il est susceptible de se retrouver inerme, en général pour des temps assez brefs, car rapidement, on le voit se ressaisir et réendosser sa carapace.
Si l’on admet que la personnalité représente au premier chef une forme de continuité : continuité entre ce que nous avons été et ce que nous sommes, entre passé et présent, continuité de nos souvenirs, de notre mémoire, de notre vie imaginative et fantasmatique ; si l’on admet encore que la personnalité représente une réalité du moi, entendue comme une réalité stable ou capable de stabilité, une réalité apte à la durée, correspondant, jusque dans ses troubles et ses ratés, à un fonctionnement habituel, à une allure stabilisée, à un régime stable et durable de fonctionnement, l’armée peut alors représenter une occasion (mais très relative) sinon de changement, du moins de vacillations ou d’interrogations.
Très relative en effet, si l’on pense à un rapprochement possible entre le réveil psychologique de l’appelé que j’étais d’octobre 1973 au moment de mon incorporation et ce que j’appellerais un réveil matinal. J’ai sur la fin de mon service militaire été hospitalisé, j’ai réalise un « coup de mémoire général », qui va « rappeler presque instantanément le système à ses devoirs et à ses habitudes » . Entre les deux, entre le sursaut matinal, qui peut donner la chance d’une surprise, et le retour aux pentes et aux lignes de déclivité habituelle de la personnalité, il y a depuis et peut-être une place, ténue et assez fragile, pour une approche thérapeutique des troubles de la personnalité en milieu hospitalier.
S’intégrer, c’est se donner une place dans un ensemble, c’est mettre de la cohésion et du lien dans un ensemble d’éléments différenciés dont les spécificités sont, au mieux possible, et le plus clairement possible, respectées.
Il y a un moment où je ne comprends plus : il y a eu la souffrance de mes proches, on devient soit démissionnaires soit on se surinvestit. Peu importe le cas de figure, mais on a nommé un expert pour étudier ma petite enfance, je me suis retrouvé force détails face d’abord au « deuil » d’une « famille idéale », ensuite au désir légitime d’organiser mon avenir et celui de mes proches différemment. Se greffent au bout du compte souvent tristesse, désespoir, culpabilité et dans le meilleur des cas, acceptation.
Il me semble que cette recherche est en fait, impossible à réaliser, de plus elle est décourageante. D’ailleurs tous les professionnels de santé que j’ai contacté ont abandonné toute approche intellectuelle sur ce qui a été dit à l’armée. Surtout parce qu’ils cherchent plutôt une application immédiate d’un savoir acquis.
Autrement dit une nécessaire élaboration mentale d’un cas pathologique n’est possible que parce que, comme le souligne la psychiatrie elle-même et ceux qui l’exercent convenablement, il s’agit bien plus de la recherche de solutions plutôt que de la compréhension et de l’analyse du problème par rapport auquel on prétend introduire un changement.
Une autre gêne majeure concerne les rapports entre le savoir théorique et le savoir pratique ; En clair, la recherche des solutions précède ainsi la compréhension et l’analyse du problème. Plutôt qu’introduire un changement « troubles de la personnalité » par la pensée, par solutions s’opposant ainsi à l’analyse, on suppose une suspension momentanée de l’agir. Les réflexions sociologiques et psychologiques sur la méthodologie sont considérées comme trop théoriques, spéculatives et abstraites au regard d’un objectif d’efficacité et d’un utilitarisme pragmatique
Je veux rester pragmatique face à une doctrine qui prend pour critère de vérité une idée ou d’une théorie avec sa possibilité d’action sur le réel.
Mon Comportement reste une attitude intellectuelle ou politique, mon étude privilégiant l’observation des faits par rapport à la théorie.
Face à une forme de cynisme, une forme de cause en quête de liberté et de sagesse, mon pragmatisme reste un moyen – comme l’est une machine, ou un ordinateur qui eux sont pragmatiques au possible : Le pragmatique vise l’efficacité à tout prix
Il me semble donc, qu’on m’a développé des explications psychologisantes, ces termes se comportent d’une façon plus décentrée que jamais et ont une vision plus complexe des relations et des interactions que ce qui s’y produit .Ils n’arrivent donc pas à saisir la vraie problématique.. Il en serait de même en ce qui concerne le savoir théorique qui permet la compréhension des mécanismes pathologiques d’un patient.. C’est le piège de la communication au premier degré. En terme de pouvoir, La qualité des interactions entre ce qui s’est engagé dépend en grande partie de la façon dont l’intervenant utilise son pouvoir. Soit il l’incarne soit il le représente. La différence est fondamentale. Des nombreux indices semblent valider l’hypothèse de la « réalisation impossible ». Quand je compare les réponses enregistrées comme celles qui ne sont pas mentionnées ( les notions de structuration, de développement, de problématique individuelle ou encore celle de finalité), je ne puis que constater que rien ne me conduis à accéder à leurs sens.
Au début, je pensais que cette difficulté à décrire avec précision la déficience mentale provenait de la complexité du sujet, maintenant c’est le contraire.
Marcel MANDELKORN
202 avenue MARX-DORMOY
92120 MONTROUGE