Edition du Lundi 28 Mars 2005
La nouvelle de Adila Katia
L’inavouable
RÉSUMÉ : Rachid a réussi à réconforter sa femme. La promesse d’être toujours à ses côtés la rassure. Le matin, elle s’occupe du petit-déjeuner, puis du ménage. Ouarda s’est adressée à elle. Latéfa remarque qu’elle s’est arrangée pour qu’elle ne voie pas son beau-père…
Désormais, Latéfa reste sur ses gardes. En interdisant à son mari de circuler à travers la maison, Ouarda prouve qu’elle a toujours des arrière-pensées. Latéfa ne l’a pas vu depuis le soir où elle lui a fait un scandale.
Elle regrette que la situation ne se soit pas améliorée. Quand sa belle-mère lui parle, c’est pour lui donner des ordres.
Latéfa ne s’en plaint pas, elle les exécute tous.
Seulement, comment se détendre quand on doit se surveiller ou surveiller les autres ?
Latéfa ne trouve de repos qu’en la présence de son mari. Rachid lui demande de fermer les yeux. Il espère qu’avec le temps, tout passera. Les choses auraient été plus simples si sa mère ne prenait pas du plaisir à les compliquer. Elle avait même interdit à ses enfants de ne pas rester avec elle.
Latéfa s’en est plainte à Rachid. Elle étouffe.
- Je veux aller chez mes parents, lui dit-elle. J’ai besoin d’une coupure… Je t’en prie, emmène moi.
Depuis son mariage, elle n’y est retournée qu’une fois et, à cette période, elle ne vivait pas cet enfer. Son père et sa marâtre sont surpris de la voir. Rachid ne reste pas passer la nuit. Il prétexte avoir des choses à faire.
Mahmoud et Fathma sentent bien que quelque chose ne va pas. Fathma ne tarde pas à le savoir en harcelant Latéfa de questions. Elle est sous le choc.
- Mais comment peut-on être jalouse de toi ? Aurais-tu eu un comportement indécent ? A-t-elle des raisons de douter de toi ?
- Non, non.
- Je ne comprends pas comment cela peut t’arriver. Et ton mari, dans tout cela ? l’interroge Fathma. Qu’en pense-t-il ?
- Il me dit qu’à force de vanter mes mérites, elle a fait une fixation sur moi, dit Latéfa. Il croit que cela va lui passer. Moi, je n’en peux plus. Si je n’étais pas venue, je crois que j’aurais craqué.
- Ne me dis pas que le problème s’est aggravé et que tu es rentrée pour de bon, s’écrie Fathma. Rassure-moi. Tu n’es pas rentrée pour de bon ?
- Non, j’avais seulement besoin de vous voir.
Latéfa a senti comme un changement dans l’attitude de sa belle-mère. Elle croit se faire des idées mais au petit matin, elle en a la confirmation. Au petit-déjeuner, elle est surprise d’entendre son père lui conseiller d’être une belle-fille exemplaire.
- Les filles de bonne famille ne se plaignent pas de leurs beaux-parents.
- C’est juste avec ma belle-mère, dit Latéfa sans oser le regarder.
- Il ne faut pas qu’il y ait des tensions. Je ne veux plus entendre parler de problèmes dans ton foyer.
- Tu crois peut-être que je veux en avoir, répond la jeune femme, très peinée par son père.
Plus que tout, elle a envie d’être heureuse dans son foyer. Aux yeux de son père, elle est responsable de la situation. Si son mariage échoue, il lui en voudra. Jamais ils ne lui pardonneront. Pas plus qu’eux, elle n’a envie de revenir.
Cependant, elle est dépassée par la situation. Elle voudrait s’entendre avec sa belle-mère et ne jamais être en conflit avec elle, mais cette dernière lui réserve un accueil glacial. Apparemment, il s’est passé des choses en son absence…
(À suivre)
A. K.
ADILAKATIA@YAHOO.FR
30 octobre 2010
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