- Jeudi 28 Octobre 2010 – Page : 20
132 ans de résistance au colonialisme. C’est l’épopée que retrace l’auteur dans son nouveau livre. Avec moult détails sur ses acteurs.
Mohamed Chérif Ould El Hocine est un écrivain très prolifique. Surtout lorsqu’il s’agit de l’histoire du mouvement national. C’est ce qu’il vient de prouver, si besoin est, en signant un nouvel ouvrage.
Son titre illustre parfaitement son objet: De la résistance à la guerre pour l’indépendance (1830-1962), en arabe et en français. Ce livre n’est pas fait que de textes. De nombreuses photos de personnalités ayant marqué l’histoire de l’Algérie pendant la présence française y sont présentées. Avec un accent particulier sur les moudjahidine et les chouhada. On y trouve également des documents ayant appartenu à l’auteur pendant la Révolution. Cet ancien officier de l’ALN a eu l’idée de consacrer à chaque acteur important de la résistance quelques lignes dans lesquelles il retrace son parcours. Comme il l’a fait pour les neuf membres du Comité de coordination et d’exécution. Le livre de 310 pages donne aussi un aperçu de chacune des six wilayas avec des renseignements sur leurs colonels respectifs et sur leurs chouhada.Grâce à ce témoignage, les jeunes générations peuvent mettre des visages sur des noms de révolutionnaires. Ces mêmes jeunes apprendront que Yacef Saâdi et Ali la Pointe ne sont pas seulement des personnages du film La Bataille d’Alger mais qu’ils ont bel et bien existé. Des unes de la presse coloniale sont également reproduites dans le livre pour attester de la violence du colonialisme qui n’hésite pas à faire actionner sa ma-chine de guerre et sa justice pour exécuter ceux qui étaient qualifiés de terroristes. La Dépêche et L’Echo d’Alger sont aussi des appareils idéologiques qui ont participé à cette guerre qui se déroulait aussi sur les fronts de la propagande et de l’information. La lutte idéologique n’était pas l’apanage du colonialisme. La nôtre consacrée à Frantz Fanon, entre autres, est là pour en témoigner.
Le même objectif est poursuivi lorsqu’il est fait état de la participation de Pierre Chaulet à la guerre en tant que rédacteur à El Moudjahid. Ces deux personnages font toucher du doigt l’engagement des hommes se sentant patriotes de toutes les patries opprimées. Fusils et plumes ont fusionné pour cette libération, mais il y a d’autres aspects de la lutte qui ont eu droit à moindre chez la population. C’était la lutte par le ballon. Puisque l’équipe du FLN, dont la composition est déclinée au complet, a, elle aussi, porté «très haut le nom de l’Algérie» dès 1958, précise l’auteur. D’autres se sont donné en équipe pour l’indépendance de l’Algérie. C’est le cas de «la famille Cherchali qui a tout donné pour la Révolution armée du 1er Novembre 1954» plusieurs de ses membres sont montés au djebel.Au chapitre dédié aux officiers supérieurs de l’ALN de la Zone II de la Wilaya VI à la page 161, on découvre le rôle joué par l’auteur dans ce combat. On peut y voir une photo d’un groupe de moudjahidine avec lesquels se trouve Mohamed Chérif Ould El Hocine. Ce livre, qui intervient en parallèle avec l’anniversaire du déclenchement de la Révolution, est là pour rappeler que la guerre ne s’est pas préparée en un jour et qu’elle fut le fruit d’un long parcours. Ce livre, quant à lui, est le fruit d’un long travail de recherche. Il est aussi le troisième d’une série d’ouvrages consacrés à la contribution de la construction de la mémoire de la nation algérienne, peut-on lire dans la présentation.
L’auteur répète qu’il n’est ni historien ni écrivain. Son ambition est de témoigner de ce qu’il a vécu au sein de deux unités d’élite de l’ALN en Wilaya IV historique, le commando Si Zoubir et la Katiba El Hamdania. C’était d’ailleurs l’objet du premier livre de Mohamed Chérif Ould El Hocine intitulé Au coeur du combat, publié en 2007. Dans le second livre Eléments pour la mémoire, afin que nul n’oublie, publié en 2009, il dépasse le cadre de la Wilaya IV historique et élargit la perspective à l’ensemble de l’Algérie.
28 octobre 2010
1.LECTURE