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“Être Algérien est un métier” Saïd Ould-Khelifa à Liberté Par : Meziane Ourad

28 octobre 2010

1.Extraits

“Être Algérien est un métier” Saïd Ould-Khelifa à Liberté  Par : Meziane Ourad dans 1.Extraits logo_imp
Edition du Lundi 30 Mai 2005

Culture


Il a été journaliste très longtemps à Afrique-Asie, Révolution africaine, et dans beaucoup d’autres publications en Algérie et en France. Il a troqué son stylo pour une caméra. Cela lui a réussi. Il filme notre mal et ça fait du bien.

Liberté : L’Algérie s’est embrasée à l’heure où tu étais Parisien. Émigré. Comment as-tu supporté ?
Saïd Ould-Khelifa : Avec l’amplification de la distance, de l’éloignement, les choses me sont parvenues avec fracas et, surtout, un sentiment d’impuissance. Pendant cette période, j’ai réagi dans le théâtre avec les Deux rives, un voyage entre Camus et Yacine.  Dans leurs textes, ces deux hommes ont tout dit de ce que vivait l’Algérie à cette heure.  Kateb a parlé de son enterrement avant sa mort : “Donnez mon corps aux chiens…”

Pourquoi être passé de l’écriture à l’image ?
Parce qu’ici, en France, on ne te voit que comme journaliste “algérien”. Je ne pourrais plus écrire sur l’Algérie. Je peux tout faire, tout dire sur le reste du monde dans des reportages écrits mais, l’Algérie, je la vois en images. On m’a muté.  À des périodes difficiles, je peux reprendre le journalisme.
Par solidarité avec les miens, sinon je suis résolument et définitivement passé à une autre forme d’expression : je suis cinéaste. L’image peut toucher d’autres pans de la société que l’écrit ne peut pas atteindre.

Vous avez eu des difficultés pour monter financièrement le Thé d’Ania…
Bien entendu. Par exemple, les assurances ont catégoriquement refusé de marcher si on ne tournait pas au Maroc ou en Tunisie, supposés plus sûrs. Pour moi, il n’en était pas question.
J’ai finalement été aidé par le système français d’avance sur recettes, l’Entv, le ministère de la Culture et l’Année de l’Algérie en France.

Le film raconte une grosse histoire avec très peu de personnages…
Faut-il une foule pour mettre en scène le syndrome de la peur ? Pour raconter comment on est revenu de si loin ? Je raconte l’histoire d’un reclus. La hantise du fascisme…
Mon personnage habite un très grand appartement, mais il y occupe un tout petit espace. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? 

Vos films Ombre blanche, et aujourd’hui, le Thé d’Ania, vous ramènent en Algérie. Vous habitez, cependant, ailleurs. L’exil…
On n’est pas exilé. On est isolé. L’Algérie, c’est ma jeunesse, et même si j’y est perdu quelques repères, j’y reviens tout le temps.
Ah, les Aurès !
Je ne peux pas être Français malgré toute l’admiration que j’ai pour la culture de ce pays. Être Algérien est un métier qu’il faut défendre tous les jours !

M. O.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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