Edition du Samedi 28 Mai 2005
RESUMÉ : Nawel appelle son mari et le met au courant. Il lui demande de l’attendre. Sa mère lui ouvrira rapidement et elle en profite pour critiquer sa belle-fille et dire qu’elle est folle. Nawel ne supporte plus la tension. Elle perd connaissance.
-Je vous en prie docteur, elle est mal.
Le médecin a accepté de le recevoir chez lui dès qu’il a vu qu’il porte une femme dans ses bras.
Nawel est revenue à elle mais elle se sent vide et fatiguée. Le médecin prend sa tension et la trouve trop basse pour une femme de son âge.
- Que s’est-il passé ? demande-t-il à Hamid.
Ce dernier ne lui cache pas la vérité. Il lui parle des moments très durs par lesquels ils sont passés.
- Il faut la ménager, lui conseille-t-il. Son cœur risque de ne pas supporter davantage de pression. Votre femme peut déprimer… Je vais lui donner des calmants et j’attends de vous que vous la souteniez. Elle a besoin de réconfort.
- Oui docteur.
Avant de les laisser partir, il lui donne un calmant. Il n’y a aucune pharmacie d’ouverte dans le quartier.
- Je tiens à ce qu’elle se repose cette nuit. Évitez lui tout stress, lui conseille-t-il, alors qu’il les raccompagne dehors. C’est pour son bien.
Hamid lui promet de prendre soin d’elle. Ils rentrent à pieds. Il marche lentement au rythme de sa femme. Ils ne se disent rien mais, à l’approche du bâtiment, il sent sa main sur son bras. Il comprend ses peurs.
- Nawel. Ne t’en fais pas. Tout ira bien.
- Je ne crois pas.
- Je te jure de remettre ma mère à sa place si elle ose encore parler de toi de la sorte, dit Hamid. Plus personne ne dira du mal de toi.
Nawel sait qu’il est sincère et qu’il fera de son mieux pour la préserver de leur méchanceté gratuite. Quand elle les voit dans l’entrée de leur appartement, elle détourne les yeux.
- Je te l’avais bien dit, murmure Farida à sa mère. Elle se joue de lui. Il y a une heure, elle avait perdu connaissance. Maintenant, elle rentre debout, bien. C’est incroyable comme il est aveugle.
Hamid a tout entendu mais il ne lui fait aucune remarque. Une fois Nawel dans leur chambre, il revient auprès de sa mère et lui dit clairement ce qu’il compte faire.
- Si j’avais su que tu commencerais à lui faire des misères, vous ne seriez pas ici. Je te préviens et gentiment. La guerre entre nous, je n’en veux pas. Je pensais faire bien en vous prenant ici. Je me disais que je ne pouvais pas vous laisser dehors. Mais, maman, si tu cherches à te retrouver dehors, avec ta famille, c’est facile. Un nouveau problème et c’en est fini de la cohabitation. Et c’est pour vous dépanner. Dès que papa aura du travail et les moyens de louer, je ne vous veux plus ici. Tu as bien compris ?
- Et comment ? Si tu veux, je peux même devenir clown, rétorque sa mère. Pour la faire sourire ou rire.
- Je te demande juste de la laisser tranquille. Normalement, ce n’est pas trop demandé, mais, avec toi, cela relève de l’impossible.
Hamid se tait en entendant son père Boualem arrivé derrière eux.
- Est-ce que le dîner est prêt ? demande-t-il.
- Non. Normalement, c’est à ta femme de préparer le dîner à ta famille, dit Farida. Je l’attendais.
- Elle est souffrante, tu le sais, réplique Hamid. Prépare à dîner à ta famille. Et fiche-nous la paix.
Il a beau le lui demander, il sait qu’il l’aura pas. Les mots n’ont jamais impressionné sa mère.
(À suivre)
A. K.
ADILAKATIA@YAHOO.FR
28 octobre 2010
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